Un fleurissement complémentaire et durable grâce à la naturalisation des bulbes
La ville de Créteil (Val-de-Marne), classée 4 fleurs au Concours national des villes et villages fleuris depuis 1984, développe depuis plusieurs années la plantation de bulbes naturalisables. Ces bulbes, pour la majorité à floraison printanière, présentent la particularité de se renouveler tous les ans durant une décennie, voire plus.
Certains bulbes présentent l’avantage de coloniser l’espace au fil des années, comme les crocus sur les gazons, les Chinodoxa, anémone blanda, Scilla campanula, Hyacinthoides hispanica, Galanthus, qui se plaisent à occuper les sous-bois. En milieu humide, les Fritillaria meleagris font merveille. Sur la période estivale, les Crocosmia, Liatris, Gladiolus colvillei, lys agrémentent les massifs de plantes vivaces, rosiers… La multiplication de tous ces bulbes se fait majoritairement par développement de bulbilles. D’autres, comme les Galanthus (perce-neige) peuvent naturellement se disséminer par graines.
Densité des plantations et échelonnement des floraisons
La plantation des bulbes naturalisables s’inscrit dans le cadre d’un fleurissement alternatif et durable. Sur la commune de Créteil (Val de-Marne), plusieurs milliers de bulbes sont naturalisés chaque automne pour agrémenter les espaces engazonnés aux entrées de la ville, le long d’axes routiers, ronds-points, quartiers d’habitation… Ils sont également employés pour fleurir le pied des arbres, ou en accompagnement parmi les plantes vivaces et rosiers, apportant une floraison complémentaire de mars à juin. La large palette de bulbes permet d’obtenir des floraisons s’échelonnant de février à juin.
La densité de plantations sur les pelouses dépend de l’effet recherché. Pour un rendu « horticole », il faut compter une centaine de bulbes au mètre carré, mais si nous voulons au contraire obtenir un effet champêtre, nous plantons entre 50 et 70 bulbes au mètre carré.
Il y a une contrainte à prendre en compte avant toute implantation: il faut attendre plusieurs semaines après la floraison avant de faucher ou tondre, le temps que les feuillages sèchent entièrement. C’est durant cette période que les bulbes refont leurs réserves. Pour pallier cet inconvénient, il est possible de planter des mélanges de crocus, qui fleuriront en février sur une hauteur de 10 cm.
Nous agrémentons aussi de bulbes les parties gérées en prairies naturelles, avec fauche tardive. Dans ce cas, nous choisissons plutôt une gamme de bulbes d’aspect « naturel », comme les narcisses, Camassia, Allium, scilles campanulés, iris hollandais…
Parallèlement, nous développons le semis de prairies fleuries dans lesquelles nous intégrons au préalable des bulbes de printemps qui permettront d’enrichir la palette et de prolonger la longévité du fleurissement de quelques années. Aujourd’hui, nous réfléchissons à la manière de pouvoir y intégrer en complément des bulbes à floraison estivale (glaïeuls, Acidanthera, dahlias, Ornithogalum…) qui assureraient un prolongement des floraisons jusqu’en fin de saison.
Jean-Luc Richevaux
Responsable fleurissement, service des parcs et jardins de Créteil