Risque bactérien pour le dipladénia, la vigilance s’impose
Jean-Marc Deogratias
En 2010, des chercheurs américains mentionnaient Mandevilla splendens (dipladénia) comme un hôte nouveau pour la bactérie Pseudomonas savastanoi pv savastanoi. Dans leur conclusion ils attiraient l’attention sur les conséquences que pourraient faire courir cette bactérie aux dipladénias étant donné leur importance grandissante en horticulture ornementale.
Symptômes de feu bactérien sur dipladénia - © J.-M. Deogratias
En 2012, Un laboratoire allemand travaillant sur des échantillons de plantes de dipladénias malades, prélevés dans le sud de la France, montrait non seulement que les lésions observées étaient bien causées par P. savastanoi mais, qu’en plus, la souche présente dans les plantes était spécifique, distincte par son plasmide des autres souches testées et isolées, par exemple, d’olivier, de troène ou de laurier-rose. Depuis, cette bactérie a aussi été identifiée par l’ANSES dans des essais d’une station de l’Institut Horticole Astredhor, ainsi que chez des horticulteurs éleveurs.
Se prémunir contre un grave problème sanitaire
Une maladie bactérienne, une espèce ornementale en forte expansion et surtout multipliée végétativement : ces caractéristiques rappellent le très grave problème sanitaire auquel furent confrontés les producteurs de jeunes plants de géranium (Pelargonium) il y a une quarantaine d’année. En France, cette production a été sauvée grâce aux efforts conjoints des chercheurs de l’INRA et des professionnels qui ont conduit à la mise en place d’un règlement technique de certification sanitaire dont les principes sont toujours appliqués aujourd’hui par les multiplicateurs et les producteurs de jeunes plants.
Forts de cette expérience, nul doute que les professionnels auront à cœur de se prémunir contre le développement de cette bactérie qui mettrait en danger la production d’une plante ornementale si prisée des consommateurs.