Petite histoire des alignements à Paris du 14e au 19e siècles
Noëlle Dorion
Les alignements d’arbres deviennent réalité à Paris au 17e siècle, bien qu’il soit fait référence à des ormes alignés à proximité de la demeure parisienne de Charles V. D’abord plantés à la périphérie de la ville dans les lieux d’agréments (mails et cours), les arbres colonisent les avenues et boulevards de ceinture avant de pénétrer cœur de Paris, avec un nombre d’espèces de plus en plus diverses. Voici leur histoire du 14e au 19e siècles.
Le second empire est une période importante pour les arbres d’alignement. Ici, le boulevard des Batignolles, gravure extraite de l’ouvrage d’A Alphand*
La première référence à un alignement dans Paris date de Charles V (1364-1380) qui fait planter des ormes à proximité de sa demeure à l’entrée du quai des Célestins, devenu quai des ormes. Mais les alignements restent anecdotiques et ceci s’explique facilement par la structure des villes moyenâgeuses dont les rues étroites et tortueuses, en partie surplombées d’encorbellements, ne se prêtent ni à la plantation ni à la croissance des arbres. Cependant, au début du 16ème siècle, la pénurie de bois de chauffage devient critique. En 1552, Henri II ordonne à ses sujets « de planter …le long des voieries,…si bonne et grande quantité d’ormes qu’avec le temps notre royaume s’en puisse voir bien et suffisamment peuplé et pourvu ».
Sous le règne d’Henri IV : des mails et des cours
Henry IV s’applique à embellir sa capitale. Des lieux de promenades voient le jour à la périphérie de la ville. Ce sont les mails et les cours. Le jeu de mail, ancêtre du croquet, est très prisé.