Marché des bulbes à fleurs : Vers plus d’originalité, de traçabilité et de durabilité

La taille moyenne des jardins en France est de 500 mètres carrés, c’est deux fois plus qu’en Allemagne et en Belgique et trois fois plus qu’aux Pays-Bas. Pour colorer de telles surfaces, 2,4 millions de foyers français achètent des bulbes à fleurs. Ce marché est de plus en plus à la recherche de variétés originales. Il suit aussi la tendance actuelle, qui demande plus de traçabilité, d’origine locale et de durabilité.

Alstroemeria Callisto © L. Guichardon
Scille du Pérou © E. Turc

Des variétés originales et mellifères

Au-delà des grands classiques que sont les tulipes triomphes et les narcisses grande coupe au kilo, le marché du bulbe à fleurs se renouvelle avec des tendances fortes venant de la fleur coupée. En effet, les jardiniers sont nombreux à souhaiter voir pousser chez eux les fleurs qu’ils ont pu apprécier chez les fleuristes. C’est ainsi que les alliums, les narcisses doubles, les pivoines, le muguet et les alstrœmères séduisent de plus en plus.

Un quart des jardiniers se procurant des bulbes les achète pour leurs terrasses ou balcons, et ce marché se renforce année après année. Pour ce créneau plus urbain, le marché du bulbe se tourne vers des kits (par exemple le kit Découverte conçu par Ernest Turc) qui permettent à tous, et surtout au jeune public, de découvrir les bons gestes pour pouvoir faire de beaux bouquets quelques semaines après la plantation. Tendance de fond du marché des fleurs, le côté mellifère profite avant tout aux fleurs présentant un cœur bien ouvert. On pense ici aux dahlias nains simples qui sont des refuges précieux pour les abeilles. Pour cette raison, une grande partie de la recherche française en bulbes à fleurs s’est orientée vers les fleurs simples dans les dernières années. Une vraie originalité.

La traçabilité du bulbe au bouquet

Alors que 90 % des fleurs coupées vendues en France viennent de l’étranger, une partie des jardiniers sont de plus en plus attentifs à la provenance de leurs fleurs. Cette tendance se reflète aussi sur le marché des bulbes à fleurs. En achetant des bulbes et graines, le consommateur se réapproprie le plaisir de cultiver lui-même, planter, semer, voir grandir et, cerise sur le gâteau, cueillir un bouquet de son jardin. Le fait que les horticulteurs français aient depuis quelques années un sigle de qualité et d’origine avec le logo Fleurs de France est aussi un vrai plus pour que le consommateur puisse acheter un produit ayant créé des emplois et ayant un impact environnemental maîtrisé (moins de transport, moins d’intrants, plus de cultures bio). Le logo Fleurs de France est aussi la garantie que les espèces sélectionnées sont adaptées à nos climats. Ce ralliement derrière ce signe de reconnaissance est bénéfique à l’ensemble de la filière, y compris aux bulbes à fleurs.

ERNEST TURC: UN PATRIMOINE À ENRICHIR

Cinquante-cinq pour cent des ventes de bulbes se font via la grande distribution, et 13 % par correspondance. C’est ainsi que l’entreprise Ernest Turc a créé sa boutique web pour présenter l’ensemble de sa collection, laquelle est riche de plus de 500 variétés produites en France, dont la majeure partie sont des créations maison. Dans les magasins de la grande distribution, le client trouve une sélection des meilleures ventes. S’il souhaite mieux connaître l’entreprise et sa démarche RSE (contribution aux enjeux du développement durable), alors la boutique web est un canal privilégié pour créer ce lien entre producteur horticole et jardinier, un sujet aux enjeux très actuels.

Visite d’un jury du dahlia avec Monsieur et Madame Robert Turc en 1944 © E. Turc

 

Un patrimoine vivant

Chaque année, les horticulteurs français créent des centaines de nouvelles variétés. « Chez Ernest Turc, notre priorité est de faire vivre et d’enrichir ce patrimoine que constituent nos obtentions. Et pour la première fois en cent dix ans, nous avons souhaité ouvrir l’entreprise au grand public l’espace d’un week-end, les 15 et 16 septembre, dans le cadre des Journées du patrimoine. Une belle occasion d’aller à la rencontre de notre patrimoine horticole vivant et de revenir avec un bouquet cueilli dans les champs, ainsi que des bulbes à planter à l’automne pour fleurir le printemps. »

L’équipe des établissements Ernest Turc © E. Turc

Les atouts d’Ernest Turc

Ernest Turc est connu pour ses dahlias d’Anjou et ses jacinthes de Bretagne, mais il est aussi créateur de variétés d’agapanthes (comme la ‘Pitchoune White’), de renoncules, d’anémones, d’alstrœmères et de cannas. Chaque année, ce sont des milliers d’agapanthes qui sortent du laboratoire in vitro de l’entreprise et vont se retrouver chez de nombreux pépiniéristes français.

Matthieu Velé, dirigeant des établissements Ernest Turc
Matthieu Velé, dirigeant des établissements Ernest Turc
Lors des 110 ans de l'entreprise © E. Turc
Lors des 110 ans de l'entreprise © E. Turc

Des fleurs pour toute la vie

Le dicton dit: « Un bulbe, on le plante, on l’oublie et il fleurit. » Qui ne s’est jamais émerveillé devant les premiers perce-neige, les colchiques, les scilles, les iris reticulata, les lis, les pivoines, les agapanthes ? Le point commun entre toutes ces espèces est que ce sont des plantes bulbeuses ou à racines tubérisées et qui ont la capacité à revenir année après année.

Un aspect souvent méconnu par une part importante des jardiniers est le taux de réussite de la plantation de bulbes. En effet, la réserve que représente le bulbe lui permet non seulement de faire des fleurs dès la première année mais aussi de refleurir chaque année. Cette capacité de nombreuses variétés bulbeuses à se naturaliser s’avère très rassurante pour les personnes ayant peu de connaissances en jardin.

Matthieu Velé
Horticulteur et grainetier, dirigeant de l’entreprise Ernest Turc