Maladies et ravageurs émergents : stabilité pour la tomate
Michel Pitrat , Yannie Trottin-Caudal
Les cultures de tomate peuvent être attaquées par de nombreux agents pathogènes et ravageurs, aussi bien aériens que telluriques. Suivant le type de culture (en plein champ, sous abris froids ou chauffés), l’importance relative de ces maladies et ravageurs est très différente.
De nombreux agents pathogènes comme le mildiou peuvent attaquer les cultures de tomates © P. Delabrouille
Des maladies et ravageurs « classiques » peuvent avoir dans certaines conditions une grande importance. Ainsi le mildiou (Phytophthora infestans) peut être un problème majeur lors d’années pluvieuses. Inversement les conditions chaudes et sèches favorisent les acariens : Tétranyque tisserand (Tetranychus urticae) ou Acariose bronzée (Aculops lycopersici). La réduction du nombre de produits phytosanitaires homologués à large spectre d’action peut faire réapparaitre des maladies ou ravageurs secondaires qui ne sont plus contrôlés par des produits phytosanitaires plus spécifiques visant les problèmes sanitaires majeurs.
Le développement de la protection biologique limite l’emploi de certains produits phytosanitaires. Ainsi la recrudescence des populations de punaises vertes (Nezara viridula) dans différents bassins de production et d’une punaise miride Nesidiocoris tenuis dans le sud-est de la France, qui peuvent causer des dommages significatifs dans les cultures de tomate, pourrait être due à la diminution de l’utilisation des spécialités phytosanitaires insecticides.
Attention aux variétés anciennes !
Les résistances génétiques aux maladies qui ont été introduites assez largement dans les variétés de tomate récentes sont un excellent moyen pour limiter l’importance des maladies. Mais les variétés anciennes qui connaissent depuis quelques années un regain de faveur n’ont en général aucune résistance et il faut être attentif. Ainsi le virus de la mosaïque de la tomate (ToMV) qui a quasiment disparu des cultures pourrait à nouveau provoquer des dégâts. C’est aussi le cas de la cladosporiose due au champignon Fulvia fulva, avec des dégâts pouvant être graves sur certaines variétés anciennes ne possédant aucune résistance ou des résistances partielles.