Le cytinet : une plante endoparasite des cistes
David Busti
En vous promenant au printemps en région méditerranéenne dans une garrigue dominée par les cistes (cistaie), avez-vous déjà pensé à rechercher à leur pied la floraison discrète d’une petite plante à fleurs jaunes ? Les racines des cistes sont, en effet, assez fréquemment parasitées par une plante qui n’apparaît hors du sol qu’au moment de sa floraison : le cytinet ou cytinelle (Cytinus hypocistis subsp. hypocistis).
Rencontre avec cet endoparasite couleur de soleil.
Le cytinet est une plante endoparasite qui vit entièrement à l’intérieur des tissus de la plante hôte, sauf au moment de la floraison où elle laisse paraître hors de celle-ci une tige courte à feuilles écailleuses et des inflorescences, ce qui assure sa dispersion. La tige naît sur les racines de la plante hôte ou, bien souvent, à proximité de son collet, ce qui fait du cytinet un parasite épirhize. En outre, le cytinet est une plante holoparasite : il prélève eau, sels minéraux et molécules organiques de l’hôte et, étant dépourvu de chlorophylle, il n’est pas capable d’assurer sa propre photosynthèse (la tige porte des feuilles réduites à des écailles).
Le cytinet se rencontre dans les cistaies se développant sur substrat siliceux et dominées par deux espèces de cistes à fleurs blanches : le Ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis), à feuilles allongées et collantes, et le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviaefolius), à feuilles ovales.
En France, il existe deux sous-espèces de cytinet, l’une parasitant les cistes à fleurs blanches, Cytinus hypocistis subsp. hypocistis, à fleurs jaunes et à écailles foliaires brunes, l’autre parasitant les cistes à fleurs roses, Cytinus hypocistis subsp. clusii = Cytinus ruber (Cytinet de l’Écluse = Cytinet rouge), à fleurs blanches et écailles foliaires rouges. Contrairement au cytinet, le Cytinet rouge se rencontre dans les cistaies se développant sur substrat calcaire ou marneux, et dominées par une espèce de ciste à fleurs roses : le Ciste blanchâtre ou Ciste cotonneux (Cistus albidus), reconnaissable grâce à ses feuilles ovales, blanchâtres et veloutées.
POUR EN SAVOIR PLUS :
Ozenda & Capdepon, L’appareil haustorial des phanérogames parasites, Revue générale de botanique, 1979