Le changement climatique, toute une histoire !
Daniel Lejeune
On commence à admettre que la météorologie n’est pas le climat ! Une canicule n’est pas la preuve d’un réchauffement de la planète, pas plus qu’un froid hivernal intense ne saurait le contredire. C’est un ensemble de facteurs, pris dans leur coïncidence, leur fréquence et leur intensité, qui permettent de juger d’une évolution climatique. Et encore faut-il se demander quelle est l’échelle significative des tendances.
llustration du petit âge glaciaire : « Les chasseurs dans la neige » (1565), de Pieter Brueghel l'Ancien - Kunsthistorisches Museum de Vienne (Autriche) - © D.R.
La période de refroidissement que l’on a appelée « le petit âge glaciaire de l’Europe » est un exemple. Les données historiques disponibles, les récits, les dessins et peintures témoignent d’une période de plusieurs siècles durant laquelle les hivers ont été particulièrement froids et les étés peu généreux pour l’agriculture. Les études de dendrochronologie, les dépouillements des archives viticoles des monastères permettent de situer l’installation de cette phase climatique défavorable vers 1450.
Le petit âge glaciaire
Pour autant, l’accumulation de fléaux tels que la peste noire, arrivée d’orient en 1346 et qui tuera 40 % de la population européenne ou l’avènement de la guerre de cent ans (1337-1453) incitent certains à chercher des signaux climatiques plus anciens d’un siècle.
Selon les publications, les auteurs et les pays, on fait ainsi débuter le petit âge glaciaire (qui a en fait touché toute l’hémisphère nord) à 1350/1353… On cherche des causes majeures que l’on a cru trouver dans une dépression de l’activité des taches solaires ou dans l’éruption du Samalas, volcan gigantesque d’Indonésie.
La fin du « Petit âge glaciaire » coïncide avec le début de recul des glaciers alpins, bien observée dans les années 1850.