La production des plantes médicinales en France "Du passé simple au présent"
Philippe Gallotte
Héritière de la culture des simples depuis le Haut Moyen-âge dans les monastères et abbayes, la production française des plantes médicinales, entre cueillette sauvage et culture, totalise de nos jours (chiffre 2010) près de 15 500 ha sur les 38 000 ha cultivés en plantes médicinales, aromatiques et à parfum.
Le jardin des simples de la Devinière, maison de Rabelais à Seuilly (Indre) - © N. Dorion
Au cours du XIXème siècle, la pharmacie commence à emprunter à la science ses méthodes précises et s’éloigne de l’empirisme académique de l’Ancien Régime. Quelques pharmaciens pionniers vont alors s’attacher à concentrer et à isoler les composés de la plante, supports de son activité thérapeutique. La découverte des principes actifs des plantes est en marche.
De l’officine au laboratoire pharmaceutique
Ainsi, fin XIX ème, des pharmaciens, dans leurs officines, vont élaborer et donner naissance à une surabondante création de spécialités pharmaceutiques basées sur les extraits de plantes. Ces préparations galéniques vont connaitre un immense succès, en partie grâce aux prospectus et aux publicités vantant leurs vertus "mirifiques". Bientôt le simple laboratoire d’officine ne suffit plus pour répondre à une demande croissante exprimée par la clientèle de l’officine mais aussi par celle de leurs confrères. Le laboratoire d’officine passe alors le relais au laboratoire pharmaceutique. Ceci aura une conséquence importante sur la production des plantes médicinales. Les laboratoires pharmaceutiques vont avoir de gros besoins en matières végétales. Le ramassage traditionnel ne suffit plus. A la fin de la première guerre mondiale, les laboratoires vont étendre leur culture des plantes médicinales avec un double souci de contrôle de qualité et d’adaptation aux procédés nouveaux de fabrication des extraits. La qualité dans le domaine des plantes médicinales dépend, à la fois de l’excellence de la matière première, des soins apportés à la récolte et des conditions de conservation. Les laboratoires vont donc s’attacher à maitriser toute la filière depuis la mise en culture jusqu’à la récolte. C’est ainsi, par exemple...