La fructification des arbres fruitiers

Yves Lespinasse

 

« Mes cerisiers fleurissent abondamment mais n'ont pas de fruits… »

Dans son jardin à Montreuil-sous-Bois, un jardinier possède deux cerisiers qui fleurissent abondamment mais ne donnent pas de fruits, alors que le cerisier de son voisin fructifie sans souci. Comment expliquer ce phénomène ?

"Evereste", pommier ornemental et pollinisateur et verger de variétés à floraison précoce. - © INRA M. Le LezecPollinisation et fécondation chez les arbres fruitiers

La plupart des espèces fruitières cultivées en métropole – rosacées fruitières, petits fruits rouges – portent des fleurs bisexuées. Le noyer et le noisetier sont des espèces monoïques (fleurs mâles et fleurs femelles sur le même arbre) ; le  kiwi est une espèce dioïque (arbre à fleurs mâles et arbre à fleurs femelles).

La fleur bisexuée des rosacées fruitières, le pommier par exemple, contient tous les organes de la reproduction sexuée : l’étamine ou organe mâle, ainsi que le pistil ou organe femelle. Au sein de l’anthère, partie renflée de l’étamine, les grains de pollen à n chromosomes sont produits après méiose. Dans le pistil, la méiose [1]conduit à la formation du sac embryonnaire où se trouvent les gamètes femelles.

Les étamines libèrent le pollen. Les grains de pollen peuvent être transportés par le vent, mais la pollinisation est surtout assurée par les insectes, principalement abeilles domestiques et bourdons. Le grain de pollen doit d’abord être reconnu au niveau du stigmate pour pouvoir germer, puis croître le long du style et procéder à la fécondation.

La fécondation et la production d’embryons contenus dans les graines, pépins ou noyaux, sont donc nécessaires à la nouaison et au développement du fruit



Fécondation croisée ou autofécondation ?

Les espèces fruitières présentent des types de fécondation différents. Le pêcher et les variétés anciennes d’abricotier sont autofertiles [2 alors que les autres rosacées fruitières, comme le cerisier, sont autostériles : la fécondation croisée est alors nécessaire. Elle implique la plantation au minimum de deux variétés dans le même verger qui vont s’inter-polliniser, du fait de leur compatibilité pollinique préalablement établie. Dans ces conditions, chacune des deux variétés portera des fruits grâce à la fécondation par le pollen de l’autre variété.

C’est ainsi que l’arboriculteur doit connaître les variétés qui sont inter-compatibles, afin d’assurer une bonne production de son verger. Ces listes de variétés inter-compatibles, dont les dates de floraison sont concomitantes, peuvent être consultées sur les sites suivants :

www.croqueurs-de-pommes.asso.fr/pollinisation/html?lang=de     

www.fruits-et-legumes.net/hortifru/redirectionINTRA.asp?mod=Expert  (site du Ctifl)

 


[1]Méiose : double division de la cellule diploïde (2n chromosomes) qui aboutit à 4 gamètes haploïdes (n chromosomes).

[2] Espèce autofertile : les gamètes mâle et femelle produits par les fleurs du même arbre s’unissent par autofécondation.

 



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4 thoughts on “La fructification des arbres fruitiers”

  1. Bonjour.J’habite La Reunion.J’ai un bel arbre Longani qui ne fleurit pas bien qu’ayant donné une petite grappe il y a quelques années.Est-ce qu’une hormorne de floraison existe pour cet arbre fruitier? Merci

    1. Bonjour,
      nous vous conseillons de soumettre votre problématique sur HortiQuid, notre service de réponses aux questions de jardiniers par des experts.
      Excellente journée à vous et bonne lecture sur jardinsdefrance.org !

      Sophie Royné pour Jardins de France

  2. Le pollen serait également un élément protecteur s’opposant au développement de certaines variétés microbiennes. Il stimulerait les fonctions gastriques, avec un effet favorable sur l’appétit, la digestion et les évacuations

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