Jardins japonais : Création d’un réseau européen
Le Parc oriental de Maulévrier en Anjou a été le cadre, mercredi 1er juin 2022, d’un événement international: l’assemblée générale constitutive d’une Association européenne des jardins japonais, par les représentants de quatorze nationalités avec, en perspective, la création d’une Communauté mondiale des jardins japonais.
Parrains de la nouvelle Association européenne des jardins japonais, constituée le 1er juin, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et natif de Maulévrier (Maine-et-Loire), et Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France, ainsi que de nombreuses personnalités accompagnaient lors de cette journée son président Jean-Pierre Chavassieux, également président de l’association du Parc oriental, pour une visite de ce site.
Celui-ci est le plus grand jardin japonais d’Europe, accueillant chaque année plus de 150 000 visiteurs. Une visioconférence était simultanément organisée avec le professeur émérite Makoto Suzuki, en direct depuis le Japon. En amont de cette journée, le mardi 31 mai, deux ateliers « démonstration taille niwaki » et « aménagement de pierres » avaient été animés par une dizaine de maîtres jardiniers japonais, sous la direction du professeur émérite Eijiro Fujii, de l’Université de Chiba, près de Tokyo. Makoto Suzuki et Eijiro Fujii ont tout naturellement été désignés membres d’honneur de la nouvelle association.
Fédérer pour grandir ensemble
Les douze membres du conseil d’administration provisoire, représentant différents pays et secteurs, ont été nommés pour une année. Ils seront ensuite élus pour trois ans lors de la première assemblée générale ordinaire, avec une extension possible à dix-huit membres. Quatre spécialistes français y participent outre le président fondateur Jean-Pierre Chavassieux, Joseph Grimaldi est l’un des quatre vice-présidents (par ailleurs président de l’Association française du jardin japonais), Jacques Soignon secrétaire (ancien directeur du service des espaces verts et de l’environnement de la ville de Nantes) et Alain Caillé l’un des membres (directeur du Parc oriental de Maulévrier).
Aboutissement de plusieurs années d’échanges, cette nouvelle association (suivant la loi de 1901) a pour objectif de fédérer les jardins japonais d’Europe, qu’ils soient ouverts ou non au public – on en dénombre actuellement près de 300, estime Jean-Pierre Chavassieux – et de toucher plus largement toutes les personnes concernées ou intéressées par l’art des jardins japonais.
Elle est ouverte aux propriétaires de ces jardins, mais aussi aux collectivités, aux entreprises, aux institutions et fondations, aux jardiniers professionnels, aux concepteurs et architectes paysagistes, aux entreprises du paysage, aux universitaires, aux établissements de formation, aux amateurs et autres passionnés… Un site internet a été mis en ligne.
Échanger, accompagner, promouvoir
Véritable vitrine, l’Association européenne des jardins japonais veut également promouvoir des temps de rencontres, d’animations, de formation, de sensibilisation et d’éducation autour de l’art du jardin japonais, auprès notamment des jeunes générations, avec une grande ambition: développer d’ici fin 2023 une Communauté mondiale des jardins japonais, pour collaborer et partager avec les réseaux existant sur les autres continents.
Ses actions concerneront le recensement des jardins concernés, la mise en réseau de tous les partenaires, la communication des actions engagées par les différents adhérents. Elle pourra aider à l’organisation d’événements et participer à ceux mis en place par les adhérents : voyages d’études, colloques, accueil de jardiniers japonais ou européens, accueil de stagiaires, etc. L’un de ses objectifs est aussi la mise en place de relations privilégiées avec les instances japonaises en Europe et au Japon, et avec les différents partenaires institutionnels. Elle entend également participer à la création ou à la réhabilitation de jardins japonais en Europe et de manière générale à tout projet de ses adhérents, quels qu’ils soient. « Nos différences sont nos richesses, s’enthousiasme Jean-Pierre Chavassieux, et il faut savoir mieux s’écouter et se comprendre pour grandir ensemble. Les jardins japonais sont des lieux empreints de sérénité. Notre association grandira dans le même esprit. »
Marie-Hélène Rocher-Loaëc
Journaliste horticole et membre du comité de rédaction de Jardins de France