Jardinage pour tous : une démarche citoyenne et humaine
Jean-Noël Simard
Au jardin botanique du Montet à Villers-les-Nancy, le parc vallonné de 25 hectares est propice à la découverte du monde végétal pour tous. Pour tous ?... pas tout à fait. En réalité l’accessibilité aux plantes est restreinte aux personnes valides. Jean-Noël Simard a voulu revoir la situation.
Le panier à salades » sur table à jardiner accessible à tous - © J. Simard
« Au moment où l’on parle d’égalité pour tous, il m’a paru important de suivre cette devise : Si tu ne peux pas aller à la nature, la nature viendra à toi », explique Jean-Noël Simard. Il estime en effet important d’offrir les mêmes chances d’accéder à la connaissance de la nature, quelle que soit notre condition ; personnes en fauteuils, souffrant de troubles de la mémoire, ou encore déficients visuels…L’installation de tables à jardiner au jardin botanique a semblé un bon moyen pour s’ouvrir au handicap. Pour la première fois, nous étions égaux. « Devant la table je peux m’installer sur une chaise face à la personne en fauteuil, ensemble, au même niveau, sur le même pied d’égalité. »
Les plantes odorantes, un accès olfactif - © J. Simard
Une égalité entre visiteurs
L’égalité passe aussi par le langage. « Je me souviens très bien des premières fois où l’on accueillait des aveugles et mal voyants autour d’une table. Nous étions attentifs à ne pas employer des termes comme ; « vous voyez cette graine particulière… » (fou-rire garanti !) Erreur de langage ? Et bien non, car ces mêmes personnes n’attendent qu’une chose, qu’elles soient considérées de la même façon que tout autre visiteur ». Un autre point me semble intéressant dans cette démarche. Le rôle social du jardinage. Parmi les vertus de jardiner, on peut relever le fait que travailler la terre, repiquer, récolter ensemble crée un lien social. Mieux, il permet de renouer le dialogue entre les générations.
Des plantes porteuses d’espoir
Dans un jardin communautaire, on partage les parcelles de terre, mais également les semences et aussi les conseils que les « anciens » sont souvent ravis de transmettre : enfin quelqu’un avec qui échanger dans ma vie de retraité ! Et puis je note que les différences culturelles dans notre société se résument trop souvent à des conflits. On oublie alors facilement qu’un « simple » jardin participatif créé au pied d’un immeuble rapproche souvent les habitants d’un quartier et apaise les tensions éventuelles. Je suis certain que les plantes peuvent être d’excellentes médiatrices, porteuses des tous les espoirs des générations futures quelles que soient nos origines de langues, de pays ou de cultures.
La technique de la « lasagne » expliquée de manière pédagogique - © J. Simard