François Rabelais, « Docteur ès plantes officinales »
Michel Dorion
François Rabelais, né probablement à La Devinière, près de Chinon vers 1483 (?), mort à Paris en 1553, a été un personnage « protéiforme ». Ses connaissances sont encyclopédiques, comme souvent en ce siècle de la Renaissance pour les lettrés. De moinillon à secrétaire et médecin de l’ambassadeur de France en Italie (le cardinal Jean du Bellay), son parcours sera très traditionnel, mais varié. Il publiera quatre Livres fondamentaux : Pantagruel (1532), Gargantua (1535), le Tiers Livre (1546) et le Quart Livre (1552). Le Cinquième Livre, paru en 1562 n’est pas formellement authentifié.
François Rabelais 1483-1553.
L’éducation de Rabelais commence par une enfance dans la nature tourangelle, donc par l’apprentissage des expressions du terroir et des savoirs d’un paysan. Il poursuivra par le noviciat (1510) à Angers, au couvent de La Baumette, puis au monastère cordelier de Fontenay-le-Comte (1520) et, enfin, à l’abbaye bénédictine de Maillezais (1524). Il étudiera ensuite le droit à Poitiers, puis la médecine (1530 et 1537) à Montpellier. Il fera de nombreux séjours en Italie avec son protecteur Jean du Bellay ou son frère Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. Il exercera la médecine à Lyon, Metz et Paris, en Poitou et dans le sud de la France. Beaucoup de ses déplacements seront effectués pour fuir les foudres des théologiens de la Sorbonne, très choqués par l’outrecuidance de ses propos, tant religieux que judiciaires (« alea judiciorum ») et paillards (par exemple, comparaison de l’homme avec les poireaux, « a la teste blanche et la queue verde, droicte et vigoureuse »). Il sera cependant sous la protection de François Ier et de sa sœur Marguerite de Navarre pendant de nombreuses années, puis d’Henri II.
Pantagruel tombe malade de l’estomac
La lettre de Gargantua à Pantagruel, son fils, dit ceci : « Et quant à la connaissance des faictz de nature, je veulx que tu te y adonne curieusement : qu’il n’y ait mer, rivière, ny fontayne dont tu ne congnoisse les poissons, tous les oyseaulx de l’air, tous les arbres, arbustes et fructices des forestz, toutes les herbes de la terre, tous les métaulx cachez au ventre des abysmes, les pierreries de tout orient et Midy, rien ne te soit incongneu »..