Fleurissement : un label en phase avec la société
Mathieu Battais
Du massif très structuré à des aspects plus sauvages, une variété de fleurissements ornent aujourd’hui nos communes. Pour les valoriser, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris* attribue les fameuses « fleurs » aux municipalités lors de son concours national des Villes et Villages Fleuris. Les critères d’attribution ont évolué pour arriver aujourd’hui à un nouvel outil d’évaluation « au service de la valorisation paysagère et environnemental des communes ». Mathieu Battais nous présente cette évolution.
Le fleurissement tient compte de nombreux critères. Ici, un subtile camaïeu de bleu à Lanester (56) - © CNVVF
La "culture de la fleur", dans la sphère publique, doit essentiellement son succès au développement des sociétés d'horticulture au XIXe siècle qui valorisent les qualités sanitaires et hygiéniques de la plante. Un indice de propreté qu'il est relativement aisé de promouvoir auprès des publics ruraux, comme urbains. Cette époque correspond également aux premiers déplacements touristiques à l'échelle nationale et européenne. Les visiteurs, citadins parisiens ou anglo-saxons, traversent le territoire pour se rendre dans leurs lieux de villégiature en utilisant le plus souvent les transports ferroviaires. Un réseau qui au départ, malgré son développement rapide, n'est pas voué aux déplacements touristiques et n'offre que très rarement les conditions d'hygiène adaptées. C'est dans ce contexte que le Touring Club de France imagine d'instituer un concours pour encourager les chefs de gares et les hôteliers à fleurir leurs infrastructures et à soigner la propreté des lieux.
La naissance du CNVFF
Fort du succès de cette opération, le Touring Club de France étend la démarche aux communes et organise dès 1909 le concours des "Villages Coquets". L’engouement des communes et du public pour cette campagne de valorisation des espaces publics motive quelques années plus tard Robert Buron, ministre des Transports, des travaux Publics et du Tourisme, à mettre en œuvre un concours national des Villes et Villages Fleuris qui voit le jour en 1959. Pour satisfaire le nombre croissant de communes souhaitant participer, les inscriptions sont confiées aux préfectures qui établissent un palmarès départemental servant de présélection au palmarès national établi par le ministère. En 1988, dans le cadre de la décentralisation, l’organisation locale du concours est confiée aux Conseils Généraux et Régionaux. Quant à sa coordination nationale, elle est assurée depuis 1972 par le Comité National pour le Fleurissement de la France, association loi 1901, rebaptisée Conseil National des Villes et Villages Fleuris (CNVFF) lors d’une réforme statutaire en 2001.