Enseignement agricole : L’horticulture et le paysage au cœur de la formation
L’enseignement agricole constitue un dispositif de formation qui contribue pleinement au service public d’éducation. Il représente un système éducatif dynamique et en constante évolution, pourtant assez méconnu du grand public, des familles et même des prescripteurs de l’orientation.
L’enseignement agricole représente un système éducatif comprenant plus de 800 établissements présents sur l’ensemble du territoire et accueillant environ 160 000 élèves, 35 000 apprentis et stagiaires de la formation continue. Il accueille également 16 000 étudiants dans 19 établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et du paysage (1*).
Des formations de tous les niveaux pour tous les métiers
Il dispense des formations générales et technologiques dans le domaine des sciences du vivant et des formations professionnelles couvrant une large palette de métiers. Ainsi, les établissements préparent aux diplômes du baccalauréat général scientifique, du baccalauréat technologique série sciences et technologies de l’agronomie et du vivant, du baccalauréat professionnel pour les spécialités des secteurs professionnels de l’agriculture, de la production agricole, de la transformation alimentaire, de la protection de l’environnement, de l’aménagement paysager, du commerce et des services à la personne et aux territoires.
Ces diplômes présentent de très bons taux de succès aux examens ainsi que des taux d’insertion professionnelle élevés. La filière générale scientifique et la filière technologique permettent une poursuite des études vers le supérieur court (BTSA ou DUT) et vers le supérieur long, notamment les écoles supérieures d’agronomie, du paysage et vétérinaires. Les établissements de formation de l’enseignement agricole sont à la fois ancrés dans leur territoire et ouverts à l’international (stages à l’étranger et dispositif Erasmus dynamique).
Enfin, la qualité de vie des élèves doit également être soulignée. L’enseignement agricole se caractérise par la présence quasi systématique d’internats dans les établissements. 59 % des élèves sont ainsi internes avec une place importante accordée aux activités périscolaires, au climat scolaire et à l’ouverture aux autres. Les équipes pédagogiques animent avec leurs élèves, au travers des marges d’autonomie offertes par les référentiels de formation, des projets tournés vers la promotion de l’engagement citoyen, la santé, l’éducation socioculturelle. Ces établissements proposent en outre des équipements sportifs et un environnement en pleine nature.
Le paysage un secteur qui emploie
www.onisep.fr/Publications/Zoom/Les-metiers-du-paysage
Le secteur des métiers du paysage recrute chaque année des milliers de professionnels. Les entreprises sont présentes sur toute la France et offrent des emplois durables. De plus, entre 500 et 1000 entreprises sont à reprendre chaque année. Ce secteur représente 28600 entreprises, et 91100 actifs. Près de 180 000 experts interviennent dans tous les lieux où nous vivons et travaillons… mais avant tout, les entreprises du paysage recrutent. Les métiers sont très variés : jardinier-paysagiste, technicien, élagueur, paysagiste d’intérieur, technicocommercial, concepteur-infographiste, chef d’équipes, chef d’entreprise, paysagiste-concepteur (2*)…
L’enseignement agricole favorise la prise d’initiative des apprenants et valorise toutes les compétences des jeunes en s’appuyant sur la démarche de projet, l’éducation socioculturelle, la prise de parole, le sens critique et l’acquisition de l’autonomie au travers des stages ou des voyages à l’étranger. Le renforcement de l’estime de soi se travaille par la pratique sportive, les dynamiques de projet et la déconstruction des préjugés. L’engagement citoyen du jeune est encouragé et les propositions des délégués des élèves et des délégués écoresponsables sont valorisées dans les projets d’établissement.
Afin de valoriser les démarches innovantes, personnels de direction, enseignants, formateurs, personnels éducatifs et chercheurs se réuniront pour échanger et découvrir différents outils pédagogiques les 18 et 19 mars 2020, lors des 3es Rencontres nationales de l’innovation pédagogique à Montpellier SupAgro qui auront pour thème « Éduquer, former, innover – avec ou sans numérique – dans une société numérisée ».
> https://agriculture.gouv.fr/dossier-de-presserentree-scolaire-2019-de-lenseignement-agricole
> Et pour bien choisir son orientation: https://laventureduvivant.fr/
L’horticulture, un secteur économique dynamique, des emplois et des formations pour s’y préparer
Au cours de l’année 2019, quatre entreprises horticoles concernées sur dix déclaraient avoir eu des difficultés à recruter du personnel qualifié et motivé.
À ce jour, en France, sont comptabilisés 21122 projets de recrutements en entreprises horticoles et de maraîchage. Les recruteurs font part de difficultés de recrutement à hauteur d’un tiers des emplois à pourvoir. Ce secteur se caractérise par une activité saisonnière forte car 86 % des emplois sont saisonniers.
Les emplois d’horticulteur sont très variés. Ils participent directement aux activités de production (préparation des sols, semis, taille, production de graines…) ou interviennent en amont de la production en exécutant des travaux de recherche et d’expérimentation. Dans les entreprises où la vente est assurée, l’horticulteur participe le plus souvent à la commercialisation : il est alors en contact direct avec le public, auquel il dispense des conseils. Ses tâches varient également en fonction de la nature de l’entreprise pour laquelle il travaille : exploitation horticole, société agroalimentaire, pépinière, coopérative agricole, grande surface commerciale, municipalité.
Formations et diplômes
L’enseignement agricole propose des formations allant du CAP agricole jusqu’au niveau ingénieur, soit toute la palette de formations nécessaires pour travailler dans le secteur de l’horticulture et du paysage.
Les taux de succès aux examens, comme dans les autres filières de formation de l’enseignement agricole, sont très satisfaisants. Ils vont de 76 % à 88 %. Cela est possible grâce à une pédagogie différenciée qui s’appuie beaucoup sur le « faire pour apprendre », sur les projets de groupe et sur l’approche pluridisciplinaire. De plus, le taux d’insertion professionnelle est également très bon (75 % après trois ans).
Dans les 800 établissements de l’enseignement agricole, publics ou privés, qui maillent le territoire, l’offre de formation est déclinée, via l’apprentissage ou en formation continue pour adultes, pour ceux qui aimeraient changer d’orientation professionnelle.
Les jeunes diplômés témoignent
« J’ai commencé par un BTS Aménagement paysager où j’ai appris la reconnaissance des plantes, la biologie, l’agronomie, la conception et le suivi de chantier. Je me suis ensuite orienté vers une formation d’ingénieur à Agrocampus Ouest (campus d’Angers). J’y ai bénéficié d’un cursus alliant les savoirs horticoles et paysagers sur les sciences biophysiques, économiques, humaines et sociales, aux outils et savoirs de la création, de la construction et de l’ingénierie. Très jeune déjà, je voulais devenir architecte paysagiste. Aujourd’hui, je travaille dans une entreprise qui effectue à la fois la conception et la réalisation des projets de paysage. Je n’avais pas imaginé un poste aussi conforme à mes espérances. J’espère rester dans cette entreprise qui me permet de grandir avec elle. »
Matthieu Le Crosnier, ingénieur paysagiste-concepteur
L’ensemble des diplômes (3*) est accessible sur chlorofil.fr
Pour les productions horticoles
• Le certificat d’aptitude professionnelle agricole Métiers
de l’agriculture
• Le brevet professionnel agricole Travaux des productions
horticoles
• Le brevet professionnel Responsable d’atelier de productions horticoles
Pour le paysage
• Le certificat d’aptitude professionnelle agricole Jardinier
paysagiste
• Le brevet professionnel agricole Travaux des aménagements paysagers
• Le brevet professionnel Aménagements paysagers
• Le brevet de technicien supérieur agricole Aménagements
paysagers
• Le brevet de technicien supérieur agricole Production horticole
Des fiches métiers, décrivant les missions et responsabilités auxquelles prépare chaque niveau de diplôme sont en ligne sur le site de l’Onisep et sur le site www.lesmetiersdupaysage.fr concernant les métiers du paysage.
Pour que ces diplômes soient mieux connus, le ministère de l’Agriculture a souhaité communiquer de manière moderne, attractive et à destination du grand public. Pour cela, une grande campagne de communication, « L’Aventure du vivant », a été lancée sur les réseaux sociaux et sur le site internet www.laventureduvivant.fr
Adeline Croyère
Sous-directrice des politiques de formation et d’éducation, service de l’enseignement technique, direction générale de l’enseignement et de la recherche au ministère de l’Agriculture
(1*) Pour plus d’informations, un document complet, riche de témoignages et d’illustrations concrètes de la diversité des formations dispensées dans l’enseignement agricole, est accessible sur https://agriculture.gouv.fr/alimagri-laventure-du-vivant. De plus, un ouvrage appelé « Portrait de l’enseignement agricole 2019 » est accessible sur https://agriculture.gouv.fr/portrait-de-lenseignement-agricole. Ce document présente les principales caractéristiques de l’enseignement agricole, les moyens qui lui sont alloués et ses résultats.
(2*) Voir aussi p. 41.
(3*) Les diplômes des formations supérieures font l’objet d’articles séparés.
Les jeunes diplômés témoignent
« À la fin d’une formation de technicien supérieur agricole, j’ai intégré le campus d’Angers d’Agrocampus Ouest pour 4 ans. J’ai réalisé mes deux dernières années d’école en apprentissage dans une association de producteurs de fruits et légumes bio. Cette formation m’a permis d’acquérir une méthodologie et une capacitée de travail dont je ne me sentais pas capable avant. À la suite de ma spécialisation en fruits et légumes, j’ai été maraîcher durant six mois avant de m’orienter vers les semences potagères. Aujourd’hui je travaille pour un grainetier en ligne. Dans cette petite structure, j’apprends beaucoup sur la gestion d’entreprise et l’entreprenariat m’intéresse beaucoup. Ce qui me fait dire qu’à l’avenir, il n’est pas impossible que je créé ma propre activité. »
Quentin Girault, travaille pour un grainetier