Édito : Semer ou ne pas semer, telle est la question

Tout jardinier rêve de détenir des espèces et des variétés originales. Pour satisfaire sa passion, chacun déploie des trésors d’imagination en vue d’enrichir sa collection. La question se pose très vite de comment assurer la pérennité de ces trésors, et donc de multiplier. Par semis ou par bouture ? Par marcotte ou par greffage et sur quel(s) porte-greffe ? Investigation auprès des amis et des collègues, lors de voyages et lors des marchés aux plantes, échanges de graines, de greffons, de pépins et de noyaux…

Ce sont des activités charmantes, enrichissantes mais loin d’être anodines… Nos temps faits de voyages et d’échanges internationaux ont favorisé également l’arrivée des bioagresseurs, au point de conduire les autorités sanitaires européennes à mettre en place un dispositif pour tenter de limiter cet envahissement. Le règlement européen du 14 décembre 2019 est maintenant opérationnel pour l’essentiel et concerne notamment la circulation commerciale de tous les végétaux à l’intérieur de l’Europe. Le jardinier découvre ainsi dans le commerce le PP (Passeport phytosanitaire) et les semences et plants CAC (Conformité agricole commune). Le dispositif est complexe, et s’il concerne d’abord les professionnels, le jardinier amateur, en tant qu’acheteur, ne saurait l’ignorer. Cette situation nouvelle ne peut que le renforcer dans sa volonté de multiplier lui-même, ce qui nécessite toutefois quelques précautions.

 

Daniel Veschambre
Ingénieur horticole, membre du conseil scientifique de la SNHF