Édito : Jardiner pour demain
Françoise Lenoble-Prédine
Voilà bien un thème pour activer nos remue-méninges en ces temps moroses où l’on redécouvre les différentes formes de jardins : jardins en partage, jardins partagés, jardins pour tous…
Ce mouvement est révélateur de l’évolution de notre société. Il porte tout aussi bien sur des problématiques de développement que sur des questions d’appropriation de l’espace…
Il répond à de nouveaux défis. Il crée de nouveaux modes de gouvernance accompagnés de démarches participatives. Il s’inscrit dans un mouvement de société inédit qui s’appuie sur le jardinage des villes et combine une nouvelle conception de l’agriculture urbaine (sécurité de l’approvisionnement alimentaire), un engagement vers des actes éco-citoyens (jardiner à proximité pour économiser l’énergie, jardiner le plus proprement possible, en recyclant les déchets et en diminuant les pesticides), assurer une santé alimentaire mise à mal, en respectant la chaîne du monde du vivant et explorer de nouvelles formes de lieux de rencontres et d’écotourisme.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». C’est bien de « l’humus » intérieur dont il est question aussi, à composter ensemble, avec l’aide de tous, retrouver son oasis intérieure et extérieure, marquer son territoire sous le regard de l’autre pour mieux le découvrir, installer des clôtures à palabres pour engager la discussion.
C’est le lieu d’une nouvelle productivité qui ne tourne pas à fonds perdus : productivité de l’échange où l’être, le faire et le donner sont indissociables. C’est le lieu du droit au plaisir retrouvé, à la gourmandise, à la fête et au droit pour tous d’avoir un habitat intérieur et extérieur.