École Du Breuil : former des jardiniers et expérimenter
Françoise Faury
« La plus grande surface européenne dédiée à l’enseignement de l’aménagement paysage » : telle est la définition que se donne l’École Du Breuil. Sa vocation est de former des jardiniers « quatre branches » pour travailler dans les parcs et les jardins de la capitale. Elle possède également une remarquable collection pédagogique de plantes annuelles, molles et vivaces.
L’École du Breuil comporte 24 ha de jardins et de collections - © L. Renault
Fondée par la Mairie de Paris en 1867, l’école Du Breuil a déménagé en 1936 dans le Bois de Vincennes et, depuis, ce sont 24 ha de jardins et de collections qui continuent d’évoluer et d’être le support des différentes formations qui y sont proposées : scolaires, apprentissage, formations continues pour professionnels et amateurs. La partie du jardin consacrée aux plantes saisonnières a longtemps été traitée en « carrés d’essai ». Les plantes y étaient installées en ordre alphabétique, chaque variété logée dans un carré de cinquante individus. Mais, si le nom de carrés d’essai perdure, la manière de planter et de faire exister ce jardin a beaucoup évolué ces vingt dernières années.
Une production d’une grande rigueur
Aujourd’hui, plus de 1 000 m2 de plates-bandes présentent chaque été un décor différent où cohabitent environ 1 200 taxons qui sont à la fois des plantes annuelles, molles, vivaces et quelques arbustes botaniques ou horticoles, indigènes ou exotiques. L’objectif est de mêler toute cette diversité pour créer des décors multiples et esthétiques où chaque plante ou lot de plantes est identifié de manière rigoureuse. Les végétaux plantés dans le jardin sont, à part quelques exceptions, issus des collections et des productions de l’école : les semis s’échelonnent de janvier à mai, les graines étant achetées (A.Ducrettet, Voltz), ramassées dans le jardin, échangées ou offertes. Le prélèvement des boutures s’étale d’août à octobre et un peu moins de 5 % des taxons est hivernée dans les différents abris horticoles. Cette production artisanale demande une grande rigueur à tous les stades mais permet de bien connaître les plantes en les accompagnant sur tout le cycle. Des cahiers de suivi sont réalisés pour chaque type d’opération, ce qui permet de partager les informations avec les élèves, les collègues jardiniers d’autres sites ou avec le public.