Didier Fogaras et Annie Verdès, de Créa’Paysage
Jean-François Coffin
« LE METIER DU JARDIN, UNE PROFESSION UNISEXE »
« Ils dessinent et agencent des jardins dans la douceur du Sud Bretagne où ils ont également leurs cultures de bambous, de graminées et de plantes de bord de mer ». Ainsi se présentent Didier Fogaras et sa compagne Annie Verdès sur le site Internet de leur entreprise « Créa’Paysage » qu’ils ont fondée en 1987 à Ploemeur.
Annie Verdès et Didier Fogaras sur leur stand à Courson… - © J.-F. Coffin
Le choix de son métier, Didier Fogaras l’attribue à l’ambiance dans laquelle il a vécu. « Ma mère était une jardinière éprise de jardins, de même que mon grand-père mais aussi mes oncles. Le jardin, chez nous, était une façon de vivre », explique Didier. Mais avant de faire de sa passion du jardinage son métier, Didier a dû accepter les préceptes de son père. Entrepreneur en bâtiments, il souhaitait que son fils pratique le même métier que lui. Didier passe alors un bac technique mais poursuit aussitôt un BTS Jardins et espaces verts. C’est là qu’il rencontre sa compagne Annie. « Nous avons découvert que nous avions le même point de vue : penser le professionnalisme unisexe ».
Un passage par le terrain
Après le diplôme, puis le service militaire, il trouve du travail en tant que dessinateur dans un bureau d’études. Mais la baisse d’activité de cette entreprise conduit le patron à proposer à Didier de remplacer un manœuvre d’une équipe d’entretien. Changement radical de statut et d’activité qui n’affecte pas Didier, au contraire. « J’ai eu un chef qui m’a appris la pratique de ma connaissance théorique, jusqu’à l’usage de la grelinette. Et pour diriger une entreprise, il faut être passé par le terrain ! »
Pendant ce temps là, sa compagne, après des difficultés à trouver du travail, finit par occuper un poste de chef de culture dans une entreprise de multiplication de plantes vivaces. « Ce n’était pas évident à l’époque pour une femme. De plus, elle est tombée enceinte de Zoé et vous savez, une femme avec un enfant, ce n’est pas pratique, lui faisait-on comprendre ! »
Jardins de France 632. novembre-décembre 2014