Deux pro des grimpantes : les pépinières Travers et Javoy
Jean-François Coffin
Pépinières Travers
Des grimpantes depuis plus de deux siècles
Les grimpantes sont une spécialité de l’entreprise Travers depuis plusieurs générations, notamment les clématites. « Notre histoire commence dans les années 1800 quand mon arrière-arrière grand-père a créé l’exploitation. Le maraîchage était la principale activité mais avec aussi une production de vigne », explique Arnaud Travers, le responsable de l’entreprise aujourd’hui. L’aïeul d’Arnaud se passionnait pour une liane : la clématite. « Il cultivait cette « fleur » quasi inconnue qui intriguait ses clients venant acheter des légumes. La voyant, ils voulaient se la procurer. L’entreprise s’est alors mise à en produire ainsi que d’autres plantes grimpantes ». Après la dernière guerre, la culture de légumes est progressivement abandonnée pour laisser la place aux grimpantes à destination des « pépiniéristes jardiniers », puis des jardineries. Parallèlement se développe une production de vigne, de kiwis et autres grimpantes fruitières ainsi que d’arbustes à petits fruits.
Amie des autres plantes
« La plante grimpante est associée au treillage. Mal utilisée, elle risque de décourager le particulier. Mais d’autres usages méritent d’être connus. Il faut les expliquer », souligne Arnaud Travers. Et de citer comme exemple des variétés de clématites comme les Saphyra® dont la taille varie entre 90 cm et 1,20 m que l’on peut laisser courir sur le sol. « L’hiver, pas besoin de la tailler puisqu’elle redémarre du sol comme une vivace ! » On peut associer une clématite à un rosier grimpant, à un jasmin étoilé. « J’ai une montana dans des bambous où elle s’éclate », indique Arnaud qui ajoute : « même si le thuya n’est pas ma plante copine, on peut lui associer une ou deux clématites qui valoriseront la haie, haie qui peut elle-même être remplacée par des grimpantes, par exemple palissées sur un grillage ». De nombreuses espèces et variétés sont persistantes et ont l’avantage de prendre moins de place que des arbustes, d’où leur intérêt pour des petits jardins.
La grimpante peut faire le mur
« On assiste à la folie des murs végétaux. La plante grimpante est le mur végétal par excellence, avec beaucoup moins de contraintes d’entretien que les murs végétaux habituels », souligne Arnaud Travers. Il existe des grimpantes persistantes qui peuvent assurer la couverture d’un mur toute l’année.
Il n’y a pas de risque d’étouffement si l’on associe une grimpante à un autres végétal qu’elle garnira. « Dans la nature, la fameuse liane qui s’agrippe aux arbres n’est rien d’autre qu’une clématite, la vitalba. Elle ne semble pas nuire aux plantes auxquelles elles s’accrochent. Ce n’est ni une plante parasite ni saprophyte. Elle va seulement chercher la lumière vers la canopée ».
Comment choisir une grimpante
Le choix d’une grimpante se fait en fonction de la taille qu’elle atteindra (indiquée sur les « chromos ») et de la hauteur ou la longueur de son support. Pour l’époque de floraison, cela dépend du goût ou de l’intérêt du jardinier. Une clématite peut fleurir du printemps jusqu’à fin juin et refleurir en septembre après une période de repos, ou fleurir tout l’été, certaines même en hiver. « On peut tout faire avec des grimpantes et je peux fleurir votre jardin avec de janvier à décembre ».
En constantes innovations
La pépinière Travers enrichit sa collection chaque année, notamment grâce à ses relations avec le monde entier. « Nous avons aussi nos propres créations, telle la gamme de clématites SUCCESS©, idéale pour les bacs, les terrasses, les treillages. La floraison dure cinq mois, de mai à septembre. »
Parmi les autres grimpantes, Travers a introduit le Schizophragma hydrangeoides ‘Rose Sensation®’, plante très proche de l’hortensia grimpant, avec les mêmes besoins, convenant à la mi-ombre, et avec des fleurs vraiment roses alors que les autres hortensias grimpants sont blancs.
Parmi ses dernières créations, Arnaud Travers cite la bignone orangeade® (Campsis x tagliabuana Orangeade® ‘Tracamp’), dont la fleur est striée d’orange et rouge, comme les roses des peintres, « un coloris inexistant jusqu’alors pour ces plantes. »
Mieux faire connaître les grimpantes
L’entreprise couvre aujourd’hui plusieurs marchés : la distribution, les pépiniéristes, les particuliers, l’export dans le monde entier. « Sur le marché français, la taille des jardins se réduit. Les plantes grimpantes sont une alternative au fleurissement mais elles ne sont pas assez connues. A nous de les faire redécouvrir en présentant leur divers usages. En plus des jardins et des terrasses, on peut les utiliser en bords de fenêtre et même dans la maison », explique Arnaud Travers. Il pense que les grimpantes peuvent être encore plus utilisées par les paysagistes et les collectivités grâce à leurs usages multiples. « Cela viendra par le dialogue ! »
En attendant, Arnaud de conclure : « bien que nous soyons présents depuis six générations dans cette culture, j’ai l’impression d’être au début de ce que l’on est capable de faire avec les grimpantes ! »
Les Pépinières Travers en bref
Aujourd’hui, l’entreprise Travers est en totalité vouée à la production de pépinière, avec une forte vocation à l’exportation via Plandorex (www.plandorex.com/fr/). Reprise par Arnaud Travers dans les années 85, elle emploie 40 salariés. La pépinière de 55 ha est regroupée sur un seul site depuis 2011, à Saint-Cyr-en-Val (Loiret).
Les pépinières Travers sont détentrices de la seule collection nationale de clématites labellisée par le CCVS (www.ccvs-france.org) qui se situe dans l’arboretum des Prés des Culands, propriété de Pierre Paris, « où il y a de beaux exemples de grimpantes (clématites) dans les houx.»
La pépinière est également labellisée Fleurs de France (www.labelfleursdefrance.fr), certifiée Plante bleue (www.plantebleue.fr), certifiée AB (www.agencebio.org/la-marque-ab) pour les grimpantes fruitières et petits fruits et adhère à l’association Plantes et Cultures (plantes-et-cultures.fr)
Pour en savoir plus sur les Pépinières Travers et la gamme de toute leur production : www.clematite.net/accueil.php
L’entreprise Javoy, règne de la clématite
« Mes parents, Nicole et Pierre Javoy, ont créé la pépinière dans le Loiret dans les années 80. Mon frère Benoît, passionné par les clématites, en cultivait chez eux et arrivait à les multiplier avec succès », explique Marie-Laure Rauline. Le frère et la sœur ont rejoint l’entreprise en 2009, Benoît s’occupant de la production, Marie-Laure se spécialisant dans la partie commerciale, avec l’objectif de « pousser les frontières vers l’Europe ».
Trois sortes de multiplications
La clématite se multiplie de trois manières : par semis mais assez restreint, pour des variétés telles ‘tangutica’; par bouturage, de loin la plus utilisée ; par greffage, si la plante a une reprise difficile par bouturage.
Le bouturage s’effectue en juin, sur bois prélevé dans les cultures en conteneurs âgées d’un an. « Cela exige un savoir-faire pour déterminer le bon moment entre une tige ni trop tendre ni trop lignifiée », souligne Marie-Laure. La bouture mesure de 7 à 8 cm, avec 2 yeux et une feuille au niveau de l’œil supérieur.
La plantation des boutures se fait en pépinière de pleine terre, en planches, dans une terre enrichie, les boutures repiquées à « touche-touche ». La plantation dans des alvéoles est possible mais avec moins de succès.
L’arrachage se situe vers la mi-novembre. Les plants sont triés en fonction de leur qualité, mis en frigo pour étaler les ventes en racines nues. Les non vendus sont alors rempotés en mars pour une vente en septembre de la même année.
Soigner la plantation
La clématite exige une terre humifère, avec une bonne capacité de rétention en eau. Au moment de la plantation, bien fertiliser le sol. Le trou idéal : 30 cm de côté, 50 cm de profondeur. Ne pas hésiter à enterrer les branches à 8 cm, cela favorisera le démarrage de rameaux à la base. Planter légèrement en biais, bien arroser et protéger le pied du soleil. « La fameuse tuile que l’on a coutume de mettre au pied de la clématite a pour objectif de conserver de l’humidité et de la protéger des grosses chaleurs dont elle n’est pas « fan », notamment le collet », précise Marie-Laure Rauline. Elle ajoute que la protection par un arbuste est aussi une alternative qui protège la plante des contrastes climatiques et limite le stress en été.
« Attention aux plantes achetées en conteneurs qui peuvent avoir connu des périodes difficiles lors de leur voyage et de leur entreposage. Veillez à bien les soigner à la plantation et à leur début de végétation », alerte Marie-Laure.
Par la suite, une fois la plante en pleine terre, mieux vaut l’arroser de temps en temps par un bon coup d’arrosoir plutôt qu’avoir recours au goutte-à-goutte qui favorise un enracinement en surface rendant la plante fragile en cas de coup de chaleur.
Le support de la clématite peut être de toute sorte, en bois, en fer, à condition qu’il ne soit pas trop lisse. Ce peut être aussi un arbre avec lequel elle peut constituer un beau décor. Ce sont les feuilles qui s’enroulent autour du support pour maintenir la plante.
Trois familles de clématites, trois types de tailles
– Groupe 1 : clématites qui fleurissent sur le bois de l’année précédente : ne les tailler qu’après la floraison de printemps. Mais cette taille n’est pas obligatoire chaque année. Elle concerne les Clematis alpina, montana, armandii, …
– Groupe 2 : clématites qui fleurissent au printemps, en avril-mai, sur le bois de l’année précédente et refleurissent sur le bois de l’année en cours. La taille s’effectue sur une partie des branches, assez court, à 50 cm du sol, en fin d’hiver. Après la première floraison, amender et tailler en enlevant 30 cm sous la fleur. Concerne les clématites persistantes dont la fameuse ‘Nelly Moser’, …
– Groupe 3 : celles qui fleurissent en été, de juin à septembre. Tailler chaque année en février en laissant une hauteur de 30 à 50 cm au dessus du sol. Concerne les clématites jackmanii, viticella, integrifolia, … Exemple ‘Ville de Lyon’.
Une plante plus facile qu’on ne le croit
La clématite souffre souvent d’une image de plante pas très facile. « En fait, si elle a à boire et à manger suffisamment, elle se comporte très bien. En plus, si elle est vigoureuse, bien nourrie, bien arrosée, elle doit résister aux maladies ».
Le groupe 1 (cf. encadré) est particulièrement résistant. Le groupe 2 est plus sensible au Phoma, champignon qui pénètre par le collet et est véhiculé par la sève. Il se manifeste par dessèchement rapide de la plante. Une clématite attaquée se repère d’abord par une tige molle. On peut la couper au-dessous de la partie molle, puis stériliser la coupe à la chaleur (comme la flamme d’un briquet). Si la plante a été plantée profondément, elle a des chances de redémarrer.
« Mais la prophylaxie est bien d’avoir une plante vigoureuse », souligne Marie-Laure qui insiste sur l’importance de la richesse du sol. « L’objectif est de « remplir » les racines. Une belle clématite est une plante qui présente des racines pleines de réserves ». Elle conseille un apport d’engrais en février, avant le démarrage de la végétation, puis un apport après la floraison. La tailler si elle est peu vigoureuse, notamment pour les hybrides à grandes fleurs. « C’est comme le coiffeur, vous aurez une chevelure beaucoup plus jolie si vous taillez régulièrement vos cheveux »…
Un renouveau
Longtemps la clématite a été à la mode. Après une accalmie, elle connait aujourd’hui un renouveau notamment en milieu urbain avec son usage de plus en plus fréquent sur les balcons et terrasses. La clématite se cultive facilement en pots et bacs et s’accommode de la compagnie d’autres plantes. Attention, dans le cas du pot, à ne pas laisser la soucoupe remplie d’eau ! La clématite a horreur des racines qui baignent.
Bien adaptée au climat du nord de l’Europe, la clématite résiste au froid, ce qui explique qu’on la rencontre en Russie, en Ukraine. Sa culture est plus compliquée dans le sud souvent trop chaud, notamment pour les hybrides à grandes fleurs. On y trouve quelques variétés du groupe 3 issues de C.montana ou de C.alpina.
Face à la diversité qu’offrent les clématites, vous en trouverez toujours qui correspondront à vos besoins et vos goûts. Il existe même des variétés odorantes issues de C. armandii, …
Pour la famille Javoy, produire des clématites est un véritable plaisir. « Nous avons beaucoup de chance de travailler cette plante, d’en retirer du bonheur que nous transmettons à nos clients », savoure Marie-Laure qui conclue : « Quelle satisfaction de les voir revenir nous dire l’année suivante leur joie d’avoir choisi cette plante ! »
Bonjour,
Je pense acheter une clematite Princesse Diana et une Clématite cirrhosa Advent Bells
et les mettes ensemble dans grand pot ???
sur un balcon de 1.50 de largeur
est-ce possible ????
Cordialement,
Bonjour,
Nous vous invitons à poser votre question aux experts de la SNHF sur le service de questions/réponses HortiQuid: http://www.hortiquid.org. Ils se feront un plaisir de vous répondre.
Bien cordialement.
L’équipe de la SNHF
pouvez vous m’envoyer de la documentation afin de prévoir une éventuelle commande .
merci
Anne-Marie REMY
bonjour
avec plaisir je viens de parcourir le site
j’organise mon jardin pour le printemps
une question
quelle clematite pour le plein soleil
avec une floraison assez longue
où pouvons nous commander , merci de me donner l’adresse de votre site respectueusement
Bonjour,
Je cherche un plant de la clématite « Durandi
Pouvez vous m’aider ;elle semble introuvable.
Cordialement
Madame,
La clématite integrifolia durandii est fait partie de la gamme des pepinieres Javoy. Bien que notre entreprise ait une activité de vente exclusive en gros, nous aurons plaisir à vous la fournir.
Contactez nous en indiquant ce message.
Très cordialement
Pierre JAVOY
Bonjours
Je souhaite voire votre collection de clématites pour commander quelques exemplaires mais je n’arrive pas à trouver votre catalogue internet pas évident du tout !!!
Nous vous invitons à nous contacter par mail pour vous aider à l adresse mlraulkne@javoy-plantes.com. bien cordialement. ML rauline