Cyclamen persicum : Une sélection haute en couleurs
Céline Pesteil
« Des origines à nos jours » : Céline Pesteil nous présente un panorama de l’évolution du Cyclamen persicum Mill. et du travail de sélection accompli depuis plus de 90 ans en particulier par l’entreprise Morel à Fréjus.
Cyclamen persicum Mill - © Cyclamen Society - Cyclamens Morel/E. Ulzega
Le genre Cyclamen appartient à la famille des Primulaceae. Il se compose de 23 espèces qui couvrent une aire géographique assez large : Sud de l’Europe, Ouest de l’Asie et Nord de l’Afrique. On les trouve dans des zones sous influence maritime, à l’exception de C. purpurascens qui est présent en altitude dans les Alpes. Le cyclamen possède des caractéristiques originales qui permettent de le distinguer facilement. La corolle, composée de cinq pétales partiellement soudés, est tournée vers le sol. Les lobes libres se retournent lorsque la fleur est complètement épanouie. Cette forme de fleur permet au cyclamen de protéger son pollen de la pluie et d’attirer les insectes pollinisateurs. Les fleurs de cyclamen sont principalement rose clair, lilas ou blanches. Une fois la fleur fécondée, le pédoncule se courbe ou s’enroule en fonction des espèces. Ainsi rabattus près du bulbe, les fruits sont protégés. La germination du cyclamen est très lente car elle s’accompagne d’une intense tubérisation de l’hypocotyle. Ce tubercule est assez caractéristique d’une espèce à une autre. Organe de réserve et de survie, il rend la culture du cyclamen très délicate. La plupart des individus n’ayant pas de tige aérienne à entrenoeuds, les feuilles et pédoncules floraux sont formés directement sur le bulbe. Le cyclamen s’offre même la fantaisie de n’avoir qu’un seul cotylédon ; le second ayant vraisemblablement disparu au cours de l’évolution!
Endémique du pourtour méditerranéen
Seul C. persicum Mill. fait l’objet d’intenses travaux de sélection depuis près de deux siècles. Originaire de l’Est du bassin méditerranéen, les populations de Cyclamen persicum poussent dans des zones très isolées. Cela indique que l’espèce existe depuis très longtemps et explique sa grande variabilité naturelle. A l’état sauvage, C. persicum est diploïde (2n=48). Les fleurs mesurent entre 2 et 4,5 cm et sont de couleur rose clair à blanc, avec généralement un œil rose ou violet. Légèrement parfumées, elles apparaissent en hiver sur des plantes âgées de trois ans ou plus.
Le travail réalisé par la sélection traditionnelle
C. persicum est introduit en Europe au début du XVIIème siècle parmi des plantes rapportées de l’empire Ottoman. Cultivé pour ses vertus médicinales, il devient une plante d’ornement pour collectionneurs....
Jardins de France 630. juilet-août 2014