Conséquences prévisibles des changements climatiques pour les plantes pérennes
Thierry Ameglio
L’agriculture et la sylviculture, qui sont responsables en France d’un cinquième des émissions de GES[1], sont particulièrement concernées par la problématique du changement climatique. Si elles se révèlent être plus sensibles que d’autres secteurs d’activités aux modifications climatiques, elles disposent aussi de plus grandes capacités pour participer à la réduction des émissions de GES.
La forêt est très concernée par le changement climatique. Photo : Arboretum du Vallon d’Aubonne (Suisse) - © J.-F. Coffin
L’augmentation du gaz carbonique atmosphérique CO2 stimule la photosynthèse des végétaux. Sous l’hypothèse d’un doublement du CO2 pour la fin du siècle, les travaux des écophysiologistes permettent de prédire une augmentation de l’ordre de 20 à 30 % de la photosynthèse, conduisant à une augmentation résultante de l’assimilation nette de l’ordre de 10 à 20 %, en tenant compte de l’augmentation de la respiration liée à l’augmentation de la température. Les mesures de conductance stomatique montrent également que l’augmentation de CO2 a un effet direct sur la fermeture partielle des stomates, ce qui provoque une baisse de la transpiration des plantes et, en conséquence, un accroissement de la biomasse produite et des rendements pour les plantes d’intérêts agricoles et forestiers (a). C’est ce qui est observé depuis 150 ans sur la productivité des arbres forestiers comme l’illustre la figure 1.
Cette réponse positive de la photosynthèse à un enrichissement en carbone de l’atmosphère dépend toutefois de différents facteurs qui interfèrent sur la photosynthèse (métabolisme carboné, température et disponibilité en eau). Cet effet sera combiné à l’effet propre du réchauffement climatique sur la température en premier lieu, mais également sur la distribution des pluies et la sécheresse associée.
[1] Pour plus de renseignements sur le changement climatique et les prévisions du GIEC, voir l’article de B. Seguin dans ce dossier.