Comment multiplier les plantes médicinales et aromatiques ?
La grande diversité des espèces cultivées à des fins médicinales ou aromatiques reflète celle des modes de multiplication des végétaux. La reproduction est soit sexuée par semis de graines, soit végétative ou asexuée par des organes souterrains, division de touffes ou bouturage.
Les différentes espèces sont semées directement en place ou nécessitent quelques fois un passage en pépinière. Plusieurs facteurs entrent en compte pour garantir un bon semis et une bonne levée des graines. Généralement, les semences issues du commerce sont de bonne qualité mais la culture de plantes de ce secteur requiert parfois de faire appel à des semences récoltées à l’état naturel.
Dans ce cas, le stade de récolte de la semence demeure primordial. Le triage des graines et enfin la bonne qualité du pouvoir germinatif de celles-ci sont également essentiels pour l’obtention de bons plants. Pour cela, il faut prendre en compte le nombre de graines au gramme des espèces, qui détermine la taille de la graine, le cycle de la plante – souvent ce sont des plantes annuelles à cycle court qui sont installées directement par semis – et la levée de dormance.
Les plantes vivaces, quant à elles, sont communément semées en pépinière pour être repiquées plus tard. Cela permet une meilleure implantation en culture sans avoir à faire face aux adventices. Ce n’est pas le cas pour les espèces semées directement en place qui sont concurrencées par les adventices germant souvent en même temps. Généralement, plus la graine est grosse plus elle pourra être semée directement en place.
La multiplication végétative concerne plutôt des plantes vivaces, stériles ou des espèces clonales.
Elles sont multipliées par :
• Les organes souterrains (racines, rhizomes, bulbes). C’est le cas de la menthe poivrée, de la petite absinthe, de la camomille romaine, du safran ou encore de l’estragon. Communément, cette opération a lieu en hiver lors du repos végétatif de la plante ;
• La division de touffes. C’est le cas de la mélisse officinale, valériane officinale, tanaisie commune, origan, saponaire officinale, ciboulette, oseille, livèche officinale… Cette opération est effectuée à l’automne ou au printemps, au redémarrage de la plante ;
• Le bouturage. C’est le cas des lavandins, des lavandes clonales, des différents chimiotypes (1) de thym clonaux et de bien d’autres espèces stériles ou dont la semence est rare.
Philippe Gallotte
Technicien agricole spécialisé « Plantes à parfum, aromatiques et médicinales »