Quand on parle de ressources génétiques le milieu professionnel s’émeut, car « ressources » signifie valeurs et que ce capital n’est pas forcément rapidement monnayable : c’est un placement, certes, mais ô combien fragile, car vulnérable. Toutes les discussions sur les ressources sont difficiles, car les coûts sont considérables et mal partagés. La preuve en est donnée par les horticulteurs qui ont investi dans diverses cultures. Pour les espèces de grandes cultures et les forêts, l’entretien des collections et des arboretums représente des coûts avec des pas de temps de valorisation très longs, plusieurs décennies voire plus d’un siècle. Néanmoins c’est à ce prix que l’on améliorera l’esthétique, la qualité, l’adaptation, le rendement, les résistances et tolérances aux stress biotiques et abiotiques des variétés du futur. « Génétiques » ici veut dire d’origines géographiques et temporelles très larges, de façon à couvrir toute la diversité des formes d’une espèce. Quand on recherche une nouvelle caractéristique à exploiter, il faut examiner toutes les entrées de la collection, par des tests de résistance, de qualité… et donc maintenant, on exploite au mieux les liaisons génétiques entre des marqueurs moléculaires et les caractères recherchés pour tenter de révéler les individus porteurs du caractère recherché. Ensuite, par croisement, on cherchera à cumuler les facteurs génétiques qui exprimeront au mieux les caractéristiques recherchées. Vous avez donc compris qu’il y a une partie « cuisine », complexe, coûteuse, longue, et vous aller en déguster les effets dans ce Grand Angle ! André Bervillé, membre du Comité de rédaction de Jardins de France