Cactus de Noël : les éléments-clés pour les identifier
Norbert Rebmann
Les cactus de Noël fleurissent, sous nos latitudes, durant les mois de novembre à janvier. Ils appartiennent tous au genre Schlumbergera, mais quelques genres voisins peuvent prêter à confusion. Comment les reconnaître ?
Les cactus de Noël appartiennent à la famille des Cactaceae, sous-famille des Cactoideae, groupe A. Toutefois, il n’est pas si facile de les reconnaître.
Comment les identifier ?
Les Cactoideae présentent une tige plate comme une feuille ou deux ailes (au moins en partie) ou encore trois à cinq côtes ou, enfin, une tige cylindrique de moins de 12 mm de diamètre et jamais côtelée sur toute la longueur. On trouve plusieurs genres dans ce groupe dont les Hatiora, Schlumbergera, Epiphyllum. Essayons de les décrire, afin de les identifier et de réserver le terme de cactus de Noël au genre qui le mérite. Cette identification se révèle particulièrement importante quand on voit que les genres Hatiora et Schlumbergera sont, de manière erronée, quelquefois dénommés Epiphyllum.
Les genres Hatiora1 (synonymie : Rhipsalis, Rhipsalidopsis, Pseudozygocactus, Epiphyllum) et Schlumbergera2 (synonymie : Epiphyllum, Zygocactus, Cereus) présentent une tige divisée en plusieurs segments, des fleurs diurnes d’au moins 2 cm de longueur, très colorées, naissant au sommet ou près du sommet des segments.
Le genre Hatiora est à fleurs actinomorphes (régulières), l’hypanthium (partie du réceptacle ou du tube situé au-dessus du péricarpelle) inférieur mesure 5 mm, les étamines ne forment jamais un anneau autour de la base du style (Tableau n° 1). De nombreux hybrides existent aujourd’hui, issus du croisement des espèces rosea et gaertneri, de couleur rose, rouge, orange ou pêche. Les hybrides, Grande, Monarch, Victoria, Laura Ann, Rainbow, Caprice, Jewel, Mira, Parnell, sont dénommés cactus de Pâques.
Le genre Schlumbergera présente, lui, des fleurs en général zygomorphes, l’hypanthium mesure 8 mm ou plus, les étamines forment un anneau autour de la base du style (Tableau n° 2).
Le genre Epiphyllum3 (synonymie : Phyllocactus, Cereus) offre de grandes fleurs nocturnes, en général, dépassant 10 cm de longueur. L’hypanthium est bien développé, la tige non divisée en courts segments, les aréoles des stomates sont dépourvues d’épines, ainsi que le péricarpelle et l’hypanthium (Tableau n° 3). D’innombrables hybrides, cultivars, à floraison diurne, existent aujourd’hui (l’un des parents les plus courants est E. crenatum), de diverses couleurs : rouge, rose, blanc, jaune, orange, lilas, fuchsia, pêche, bicolore, avec souvent des fleurs de 15 à 20 cm de diamètre. On les appelle souvent Epicactus. Citons, pour finir, quelques cultivars merveilleux, tous à floraison diurne : Clown, Marseillaise, French Parfait, King Midas, Three Oranges, Marie Joséphine, Ivory Brocade, Impossible Dream, Peach Magic, Ivan le Terrible…
Cultiver les cactus de Noël (Schlumbergera)
Les véritables cactus de Noël, Schlumbergera, ne doivent jamais être placés en plein soleil. En hiver, ils peuvent être conservés à l’intérieur dans un endroit bien éclairé. En été, on peut les mettre au jardin, sous les arbres. La plupart des plantes en culture sont des hybrides et la meilleure température estivale est comprise entre 23 et 25°C, en hiver elle descend de 14 à 16°C. Pour les cultivars à fleurs blanches et jaunes, une température minimale de 18°C est requise lors de la floraison, sinon les fleurs se teintent de rose. Toutes ces plantes épiphytes demandent une humidité de 50 à 70% en été. Il faut continuer les arrosages en hiver, une fois chaque quinzaine et penser à les fertiliser avec un engrais riche en potasse et en acide phosphorique, tous les quinze jours durant la saison de végétation.
Il est aisé de faire fleurir ces plantes de jours courts. Pour cela, il suffit de diminuer les arrosages vers la mi-septembre et de les placer dans un endroit frais, durant quinze jours, à l’extérieur tout simplement. Les boutons floraux commenceront à apparaître vers la mi-octobre.
1 Anagramme d’Hariota, en l’honneur de Thomas Hariot, scientifique et historien anglais, mentor de Sir Walter Raleigh.
2 D’après Frédéric Schlumberger, collectionneur de cactus au château des Anthieux près de Rouen.
3 Du latin, epi : sur et phyllon : feuille, les fleurs naissent sur les tiges plates qui ressemblent à des feuilles.