Apports de la végétalisation à l’échelle des bâtiments et des quartiers : aspects thermiques
Rafik Belarbi
La végétalisation des toitures et des façades fait partie des techniques « passives » de rafraîchissement. Substrat, végétaux, présence d’eau : autant d’éléments qui interviennent. Emmanuel Bozonnet, suite à un travail mené avec ses collègues de l’Université de La Rochelle, nous explique leur effet et leur mode de fonctionnement.
Toitures végétale « instrumentée » à l'université de La Rochelle - © E. Bozonnet
Le contrôle d’un niveau suffisant de confort intérieur des espaces habités et le maintien d’une ambiance thermique favorable représentent une part importante de la demande énergétique liée aux bâtiments. Cette consommation d’énergie représente en France 43,87 % de l’énergie finale consommée (Chiffres clés de l’énergie édition 2012). Le développement des systèmes de chauffage et de climatisation pour assurer le confort thermique des ambiances habitées ne suffit pas aux objectifs de performance énergétique et la conception de l’enveloppe bâtie devient, dans ce contexte, essentielle en particulier en période estivale. En milieu urbain, où le risque de canicule est important, des solutions telles que la végétalisation des enveloppes (toitures et façades) font partie des techniques passives de rafraîchissement. De plus, en zone urbaine dense, les bâtiments sont soumis aux microclimats complexes des villes et les interactions peuvent être fortes en période estivale du fait des apports anthropiques liés aux systèmes de climatisation. La mise en place de végétalisation des enveloppes bâties doit donc se concevoir du point de vue des effets directs sur les ambiances intérieures mais également extérieures, de par leur effet indirect. La conception de solutions efficaces passe par la compréhension et la modélisation des transferts thermiques de l’échelle du matériau végétal, à la rue et au quartier.