La Fleurette et le camionneur

La Fleurette et le Camionneur » n’est pas seulement l’oeuvre d’un naturaliste. Gilles Carcassès nous y invite à découvrir la nature en ville. Il aime la nature mais, surtout, il sait l’observer, poser les bonnes questions pour comprendre. Et si, par hasard, ses propres connaissances sont prises en défaut, alors l’enquêteur se met en chasse pour trouver la réponse et l’argumenter sur des bases scientifiques.

Mais le plus impressionnant est sa capacité à faire partager ses découvertes avec simplicité et humour.

À travers 92 fiches magnifiquement illustrées et classées selon les saisons de rencontre, Gilles Carcassès nous montre que la nature en ville n’est pas une illusion. Il faut juste ouvrir l’oeil ou les oreilles. Plantes, insectes, oiseaux, champignons, mollusques, mammifères… tout un monde y vit dans des endroits quelquefois bien inattendus.

Ainsi la fleurette du camionneur, originaire du Danemark, a colonisé nos routes et autoroutes mais aussi les caniveaux, apportée par le souffle des camions et maintenue par la présence de sel (déneigement) auxquels cette halophyte est bien adaptée. Vous apprendrez aussi pourquoi la corneille noire est quelquefois bigarrée et pourquoi il vaudrait mieux, pour la sauver, retrouver la recette du pain perdu.

Vous y trouverez même une fable « Le champignon, la mouche et l’orchidée » et un lien historique entre des escargots très rares et les légions romaines. Vous y verrez que « ma petite biche » n’est pas sortie d’un film de Louis de Funès mais d’une grosse bûche dans lequel ce coléoptère creuse ses galeries. Et, à la demande de l’auteur, il vous faudra deviner comment s’appelle le mâle de la petite biche ! Mais ne vous tracassez pas, vous aurez la réponse.

Et à la fin, la question « polar » ou roman d’amour reste posée puisque l’une des aventures s’intitule « Scène de crime dans ma véranda » alors qu’une autre se déclare sous le titre « Trognes mon amour ».

La lecture de cet ouvrage est une véritable jouissance. Il est tellement rare d’enrichir ses connaissances en s’amusant que je vous invite à vous y plonger toutes affaires cessantes.