Biodiversité et alignement. Oui mais sous conditions
Yohan Tison , François Freytet
Pas facile de concilier la présence d’arbres d’alignement et la biodiversité. Mais cela est possible si la plantation s’inscrit dans un projet global d’aménagement, en tenant compte non seulement du choix des essences mais aussi des nombreux facteurs qui influent sur la qualité écologique de la réalisation.
Un alignement de Sophora du Japon à Prague. Le caractère minéral du trottoir est atténué par la présence de terre au pied des arbres et la proximité immédiate du parc - © F. Freytet
L'alignement est une structure simple, voire facile. Il accompagne les rues et boulevards, les routes et les canaux. Simple ligne le plus souvent, il lui arrive de se démultiplier pour évoluer vers le mail, le quinconce ou la place. L'alignement est souvent la seule occasion pour les arbres, et pour les plantes en général, d'imposer leur présence. Autour, ce n'est que ville ou champs cultivés, parfois un parc, une rivière ou plus rarement une forêt. Cet environnement, peu qualitatif sur le plan écologique, valorise potentiellement la présence des arbres. Mais l'alignement atteint vite ses limites en matière de milieu naturel ou de corridor écologique. Plusieurs facteurs influent sur la qualité écologique d'un alignement.
L’origine des espèces
La composition des alignements est donc l’un des premiers facteurs à prendre en considération. Les espèces de plantes ne sont pas toutes égales. De façon schématique, on distingue les espèces indigènes, présentes sur le territoire avant (au moins) l’an 1500, les espèces exotiques et les espèces horticoles. Seules les espèces indigènes ont évolué en relation avec les autres organismes vivants localement. Les cortèges d’espèces associées (insectes, champignons surtout) sont très importants numériquement pour un chêne ou un saule (près de 400 espèces d’insectes pour chacun d’eux)…
liste d'arbres pour alignement