Les oiseaux en tant que Classe
Jérôme Fuchs
Avec plus de 10 000 espèces reconnues, les oiseaux (Classe Aves) constituent un groupe à la fois extrêmement diversifié - deux fois plus d’espèces que les mammifères - et relativement homogène morphologiquement. Cette relative homogénéité morphologique est majoritairement attribuable aux contraintes physiques liées au vol battu pratiqué par la majorité des espèces, à l'exception des autruches ou manchots.
Plumes et bec sont les signes les plus marquants d’un oiseau. Ici, un Pic épeiche - © J. Birard
Les oiseaux représentent un des groupes de vertébrés le plus facilement identifiable, grâce à la présence de traits distinctifs uniques, dont la plume et le bec sont les plus marquants, qui les distinguent de leurs plus proches parents actuels, les crocodiliens. Ces particularités morphologiques sont cependant également partagées avec de nombreux groupes fossiles maintenant éteints, dont le plus célèbre représentant est Archeopteryx, datant du Crétacé et du Jurassique. Un des principaux caractères permettant de définir les oiseaux modernes que nous côtoyons (Néornithes) de ces groupes fossiles est la perte des dents.
Des analyses moléculaires qui bouleversent
La classification des oiseaux de même que le nombre reconnu d’espèces a beaucoup évolué au cours des deux dernières décennies, grâce notamment au développement des méthodes de biologie moléculaire qui ont pu permettre de séquencer et de comparer les séquences d'ADN pour les principales lignées d'oiseaux. Les résultats de ces analyses ont bouleversé de manière très importante notre vision sur l’évolution des oiseaux, qui reposait principalement sur les études morpho-anatomiques. En effet, si certains grands groupes traditionnellement reconnus par les premiers systématiciens, tels que les Psittaciformes (perruches, perroquets et aras) et Passeriformes (tyrans, corneilles, merles, moineaux) se sont révélés cohérents d'un point de vue évolutif, c'est à dire regroupant une espèce ancestrale et tous ses descendants, d'autres tels que les Falconiformes (aigles, faucons) ou Pélécaniformes (pélicans, fous, cormorans) se sont révélés artificiels, c'est à dire ne regroupant pas une espèce ancestrale et tous ses descendants.