Végétalisations et biodiversité : une alliance possible entre la ville et la nature
Frédéric Madre
Comprendre l’impact des actions de végétalisation du bâti sur la biodiversité urbaine : tel est le sujet de thèse initié en 2010 par Frédéric Madre et Philippe Clergeau*. « Ce travail de recherche a tout d’abord été un défrichage en France car le sujet était resté vierge, à peine exploré par quelques équipes anglo-saxonnes, suisses et allemandes », explique Frédéric Madre. Il nous présente une synthèse de sa thèse dont les résultats offrent, selon sa conclusion, « des perspectives développement de végétalisations innovantes et poétiques ».
Zone expérimentale créée en 2012 sur le toit de l’école d’agronomie AgroParisTech (Paris 5ème) afin d’étudier la biodiversité dans un couvert de type prairie arbustive aromatique.
La question de l’urbanisation est au cœur du sujet et des problématiques environnementales actuelles car le développement des villes entraîne des modifications profondes de la biosphère. La matrice urbaine s’étale, hostile aux espèces sauvages, en détruisant et fragmentant les écosystèmes et en participant aux changements globaux et à l’érosion de la biodiversité. Cette matrice est principalement constituée de voiries (environ 50 % des surfaces en ville dense) et de bâti (35 %). L’environnement urbain est donc dédié avant tout aux véhicules et à l’habitat, taillé pour l’homme et les voitures, ne laissant que peu de place aux espèces sauvages (moins de 1% de délaissés urbains). Cependant, depuis une vingtaine d’années en France, les bâtiments se couvrent de systèmes de végétalisation (introduction volontaire de végétaux sur des supports adaptés aux enveloppes du bâti).