L’arnica des montagnes, entre culture et cueillette
Bernard Pasquier , Mélusine Godin
L’arnica des montagnes est une plante majeure de nos médecines occidentales. En début d’été, elle teinte d’orangé les prairies naturelles de la plupart de nos massifs montagneux. Mais pour combien de temps encore ?
Arnica montana dans un champ des Vosges : une production quasi exclusive de cueillette - © B. Pasquier
La production française d’arnica des montagnes est actuellement presque exclusivement issue de cueillette. Mais cette dernière est-elle durable ? Et si oui, à quelles conditions ? Même si la France est encore un des pays les mieux pourvus en ressources pour cette espèce, il est grand temps d’envisager une source d’approvisionnement complémentaire qui pourrait tout simplement en être la culture. La diversité et l’importance des régions montagneuses françaises ainsi que l’organisation de la filière PPAM dans notre pays peuvent permettre d’envisager une telle production.
Présentation botanique de l’espèce
L’arnica des montagnes (Arnica montana L.) possède de nombreuses appellations vernaculaires : “tabac des Vosges ou des savoyards”, “quinquina des pauvres” ou “panacée des chutes” entre autres. C’est une plante de la famille des Astéracées, vivace, dont l’appareil végétatif est constitué d’une ou plusieurs rosettes situées à l’extrémité de courts rhizomes. La plante adulte développe un capitule orangé à l’extrémité de chaque hampe florale. En général, deux autres capitules plus petits et à floraison plus tardive se développent également sur la hampe. Selon l’altitude, la floraison a lieu, dans la nature de juin à juillet, souvent un mois plus tôt en culture. L’aire de répartition naturelle de l’arnica couvre le continent européen. En France, l’espèce est surtout présente sur les massifs montagneux entre 800 et 2 600 m d’altitude. A plus basse altitude elle est beaucoup plus rare. Elle croît dans les sols acides et pauvres.
Utilisations de l’arnica des montagnes
Dans certaines régions de montagne, les feuilles desséchées d’arnica ont été fumées et prisées comme du tabac. En médecine, la plante entière fraîche et les capitules secs sont employés contre les contusions (anti-ecchymotique). Elle est dite vulnéraire, tonique, résolutive et antiseptique...