Le fleurissement vu par un distributeur

François Pauly

Les jardineries jouent un rôle important dans le fleurissement en répondant aux attentes nouvelles des consommateurs. Ils ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. Aujourd’hui, ils exigent souvent « du beau, tout de suite » et de la nouveauté. Mais la tendance du ‘prêt à poser’ évolue : nous nous orientons vers le ‘prêt à décorer’.

 

Une tendance : du prêt à poser vers le prêt à décorer - © Jardiland

Une tendance : du prêt à poser vers le prêt à décorer - © Jardiland

 

Le fleurissement des jardins individuels a toujours été d’actualité. Il y a cinquante ans, il n’était pas rare de voir, ici et là, la décoration de jardins privatifs réalisée avec des plantes fleuries. Cela se faisait à l’initiative des plus expérimentés en semis, bouturage, repiquage et autres expertises requises, qui tentaient d’attiser la jalousie des voisines et voisins grâce à leurs fleurs différentes, originales, colorées et parfois parfumées. Durant les années 70, les grainetiers vendaient une gamme assez restreinte de plantes à fleurs qui étaient avant tout des plantes issues de semis, saisonnières, tel que Cosmos ou œillet d’Inde ou vivaces comme les aubriettes, les alysses ou encore les campanules. Les plantes saisonnières étaient vendues à l’état de graines et les vivaces étaient commercialisées dans de petits godets, fréquemment sans fleurs, avec juste quelques feuilles et quelques fois même sans parties aériennes visibles. Le client d’alors, plutôt initié, achetait une promesse de développement, une promesse de floraison…, promesse qui était majoritairement tenue puisque l’utilisateur avait la connaissance requise transmise de générations en générations, pour entretenir et faire pousser.

 

Rupture générationnelle

Avec l’émergence des jardineries dans les années 80, le jardinier amateur découvre alors l’existence d’une très large palette de plantes à fleurs destinées au jardin. Bien sur, le géranium lierre, multiplié par bouturage, occupait déjà une place importante mais sa destination était très ciblée sur les balconnières et les rebords de fenêtres. Très vite, le ‘consommateur moderne’ de cette époque s’éloigne des valeurs empiriques du jardin. Nous sommes déjà entrés dans l’ère de la société de consommation, il faut donc consommer et ne plus se soucier de la transmission du savoir-faire : la rupture de transmission générationnelle est engagée. Nous sommes alors dans le plein essor des ‘marchés aux fleurs’. La corne d’abondance des plantes fleuries d’extérieur livre le meilleur d’elle-même. Aux côtés des géraniums vendus en barquettes se trouve une profusion de bégonias, pétunias, mufliers, rudbeckias, sauges, zinnias…présentés majoritairement en petits godets.

 

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