Fleurissement : une diversité de pratiques
Gilles Carcassès
« Le fleurissement doit être considéré par les membres du jury comme une action de valorisation paysagère du territoire. » C’est ainsi que commence le chapitre relatif au fleurissement dans le guide que le Comité national des villes et villages fleuris a édité à l’usage des membres des jurys.
Le fleurissement, une action de valorisation paysagère du territoire - © G. Carcassès
Favoriser la biodiversité, diversifier la palette végétale, réussir l’harmonie et l’intégration paysagère des compositions, permettre l’expression de la créativité des jardiniers sont parmi les critères du label "Villes et villages fleuris", ceux qui s’appliquent au patrimoine végétal et en particulier au fleurissement. Il est loin le temps où les communes fleuries étaient récompensées « au kilos de géraniums » ! Du charme, de la subtilité, du sens, voilà ce qui est attendu. Et le chemin pour y parvenir est multiple. L’équipe talentueuse est généralement celle qui aura su construire son fleurissement avec discernement en choisissant les outils de fleurissement les plus cohérents en regard des spécificités de son territoire, parmi toute la gamme des possibles. Dessinons quelques figures de style de communes fleuries pour comprendre les solutions très diverses qui s’offrent aux jardiniers.
La tradition
Le fleurissement prend place dans des massifs entourés de pelouse, compositions héritées des corbeilles classiques des grands parcs des siècles passés. Les plantes y sont totalement renouvelées entre chaque campagne de fleurissement : annuelles l’été, bisannuelles et bulbes à l’automne pour le printemps. Avant chaque plantation, le sol est travaillé, fertilisé. Ces massifs, bien soignés, font l’objet d’arrosages réguliers l’été. Cette technique éprouvée permet de profiter des fleurissements spectaculaires et de longue durée de la gamme très étendue des plantes annuelles. Par voie de conséquence elle permet d’exprimer la créativité des jardiniers qui se régalent à inventer des profusions colorées d’une infinie variété. Les massifs sont complétés par des jardinières aux balcons des édifices publics et des bacs posés sur les trottoirs. La mosaïculture est parfois pratiquée pour perpétuer un savoir-faire pointu et une tradition. Qui n’a jamais admiré ce travail de précision de frises, blasons et autres horloges géantes composés de plantes fleuries ou à feuillage coloré, impeccablement dessinés et taillés ? Il s’agit avec des plantes de donner l’illusion de l’artificiel. Il est de traditions plus récentes que d’autres. Le fleurissement du panneau d’entrée de ville, celui des ronds-points, les éléments de mosaïculture tridimensionnelle finiraient par s’imposer à force d’être vus et copiés.