Deux grimpantes séduisantes à découvrir : Wattakaka sinensis et Akebia quinata

Michel Grésille

Wattakaka sinensis ou drégée de Chine

Wattakaka sinensis syn. Dregea sinensis, connue sous le nom de Drégéa ou drégée de Chine. Dans la classification phylogénétique APG III (2009), cette grimpante appartient désormais à la famille des Apocynacées, sous-famille des Asclépiadacées.

Wattakaka sinensis - ©Pépinières Travers - www.clematite.net a reçu en 2009, le Mérite de Courson lors des journées des plantes.
Wattakaka sinensis – © Pépinières Travers – www.clematite.net 1

Cette plante grimpante, d’un très bon développement et de croissance rapide, est intéressante par son feuillage et ses fleurs parfumées. Elle est simple à cultiver et facile à vivre. D’une hauteur de 5 à 7 mètres, elle présente des tiges très volubiles qui s’enroulent aisément autour de leurs supports qu’elles recouvrent rapidement. Elle peut même être considérée comme une liane avec sa capacité à grimper aux arbres. Le feuillage caduc, vert clair à revers gris duveteux, de Wattakaka sinensis se compose de grandes feuilles opposées, ovales cordiformes à marge ondulée de près de 10 cm. Cette belle de la nature fleurit sur les tiges de l’année. Elle produit de mai à juillet de gros bouquets de fleurettes, petites fleurs étoilées de 1,5 à 2cm à corolle en coupelles de 5 lobes, réunies en ombelles de 8 à 10 cm, de couleur vieux rose marquées de rouge à l’intérieur et laissant apparaître les étamines, très parfumées (rappelant le parfum des fleurs de troène) et mellifères. En fin d’été, on retrouve des petits fruits verts très décoratifs de forme insolite « en croissant de lune » non comestibles.

1 Wattakaka sinensis a reçu en 2009, le Mérite de Courson lors des journées des plantes.

Pour tous types de sols

Wattakaka sinensis est une plante de climat plutôt océanique mais convient largement aux climats tempérés. Une fois bien installée, elle résiste à – 15° C dans des sols bien drainés. Les premières années, on prend soin de mettre un épais paillage au pied des plants contre les gelées. On l’installe dans une exposition ensoleillée non brûlante ou en mi-ombre à l’abri des vents froids. Cette plante grimpante, se contente de tous types de sols, même calcaires, pourvu qu’ils soient riches, frais et bien drainés. Wattakaka sinensis se multiplie par bouturages de tiges semi-ligneuses en été, par marcottage aérien au printemps ou en été. Wattakaka sinensis nécessite peu d’entretien : celui-ci consiste essentiellement à contrôler son développement pour éviter qu’il ne prenne trop d’ampleur et qu’il ne se dégarnisse à la base. On peut le rabattre, de préférence juste après la floraison. On l’utilise pour l’habillage des murs, pergolas, grillages et clôtures, voire pour garnir des arbres. On veille à l’installer sur des supports solides.

Avec tous ses attraits, cette curiosité est aussi une bonne compagne qui s’associera facilement avec les autres végétaux grimpants comme par exemple Hedera algeriensis ‘Gloire de Marengo’ (Lierre Gloire de Marengo).

L’Akébie, la vigne chocolat

Akebia quinata - © Pépinières Travers - www.clematite.net (1)
Akebia quinata – © Pépinières Travers – www.clematite.net (1)

Akebia quinata, connue sous le nom d’Akébie, Liane ou vigne chocolat ; famille : Lardizabalacées.

Cette revenante est originaire des forêts tempérées d’Asie centrale, Chine, Corée, Japon. Elle a été découverte vers 1839 par le botaniste français Joseph Decaisne.

Devenue rare, cette plante grimpante est intéressante par son feuillage luxuriant, beau en toute saison, sa précoce et singulière floraison et son système racinaire peu profond permettant sa plantation en tous lieux. De croissance moyenne au départ, il lui faut quelques trois années pour se mettre en place. Bien installée, cette liane volubile peut atteindre des hauteurs de 6 à 10 m. Ses tiges forment un entrelacs de branches fines et minces portant des feuilles alternes à 5 folioles obovales-elliptiques, vert tendre au printemps, puis devenant foncées et coriaces, bleuâtres en dessous, virant au pourpre en hiver. En région tempérée, son feuillage est semi-persistant. Dès avril-mai, cette plante monoïque* porte des grappes de fleurs violettes pendantes, délicatement parfumées et nectarifères. Elle comprend de minuscules fleurs mâles rose-rouge tirant sur le mauve à l’extrémité des branches, aux étamines dressées couleur chocolat et, plus à l’intérieur, à l’aisselle des feuilles, des fleurs plus grandes et charnues composées de 3 pétales recourbés couleur lie de vin, dégageant un exotique parfum de vanille. En septembre-octobre, apparaissent des fruits charnus et pruineux, comestibles, en forme de concombre et de couleur violet-pourpre foncé mais à la pulpe insipide. Il est vivement conseillé de détruire les fruits avant leur maturité pour éviter la dissémination.

Une bonne compagne

Akebia quinata est une plante de climat tempéré se développant en tous types d’habitats y compris en zones urbaines. Pas frileuse, elle tolère aisément -15 à -20° C dans des sols drainants. En dessous de 10° C, on constate assez souvent la chute des feuilles. En cas de grands froids, les parties aériennes peuvent être atteintes mais la plante repart du pied. Les premières années, on prend soin de mettre un épais paillage au pied des plants contre les gelées. Akebia quinata accepte tous types d’exposition à l’abri des vents : soleil, mi-ombre et même des situations ombragées. Cette grimpante, quoique très tolérante sur les types de sols, préfère, du à son enracinement étalé et peu profond dans les couches supérieures, un milieu, léger, fertile, frais et drainant. Bien installée, elle peut supporter des sécheresses passagères. La multiplication se fait par division, marcottage ou encore par bouturage de tiges semi-ligneuses en été. Akebia quinata nécessite peu de soins. Les branchent s’enroulent facilement autour des supports. Comme chez de nombreuses grimpantes, au démarrage, on aidera ses tiges à grimper. La taille après la floraison consiste à contrôler son développement (ne jamais effectuer de tailles sévères). Il convient aussi de supprimer les tiges rampantes autour du pied de l’arbuste. On utilise Akebia quinata pour l’habillage des murs, pergolas, grillages et clôtures dans les jardins comme sur les balcons et terrasses.

Avec tous ses attraits, cette exotique est aussi une bonne compagne qui s’associera facilement avec les autres végétaux grimpants comme par exemple les rosiers grimpants.

(1) ces végétaux sont disponibles auprès des Pépinières Travers – www.clematite.net

Quelques cultivars d’Akebia quinata
‘Alba’, fleurs blanches
‘Silver Bells’, grandes feuilles aux reflets argentés
‘Variegata’, feuillage panaché de jaune

* Monoïque : espèce dont les fleurs unisexuées (mâles à étamines et femelles à pistil) sont portées sur le même végétal.

Des rosiers « lianes »

Une variété récente de rosier liane : Looping® (‘Meibeljenb’) de Meilland - © D.R.
Une variété récente de rosier liane : Looping® (‘Meibeljenb’) de Meilland – © D.R.

Tarzan de la jungle n’aurait pas pu en faire usage et pourtant cette qualification imagée de « liane » n’est pas usurpée. Ces végétaux hors du commun portent des roses, il serait plus juste de dire qu’ils croulent sous une masse considérable de plusieurs milliers de fleurs au printemps. De plus, ils escaladent des oliviers pluri-centenaires, avalent des cyprès adultes, sautent les murailles dans les vielles pierres des vieux villages et recouvrent des structures métalliques dans de prestigieuses roseraies.

Les maladies des rosiers ne les préoccupent pas, les conseils de taille estivale ou hivernale ne les concernent pas non plus, vive la liberté ! En revanche lors de la plantation le jardinier doit faire preuve d’une grande patience. Il ne faut pas compter avoir de résultats spectaculaires avant le troisième ou le quatrième printemps suivant. Il sera nécessaire de guider et de palisser sur le support choisi jusqu’à ce que de puissantes réitérations ou gourmands, semblables à des pousses de bambous ne se développent au travers des frondaisons du support pour y trouver un appui.

Dans le midi de la France les deux variétés les plus répandues sont Lafolette qui transforme en Février Mars, les oliviers en champignon de roses et Rosa banksiae ‘Lutea’qui illumine en Mai les vielles cours intérieures. Plus au nord on pourrait citer les grands classiques Rosa ‘Filipes’, ‘Kiftsgate’, ‘Kew Rambler’, ‘Toby Tristan’. Les créations récentes sont peu nombreuses, parmi elles, ‘Suzon’ de André Eve et Looping® (‘Meibeljenb’) de Meilland.

Jacques Mouchotte

 

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