Édito : HÊTRES, CHÊNES ET CHÂTAIGNIERS. À la découverte des fagacées

À quoi correspondent les fagacées, autrefois appelées cupulifères ? Sont-ce des chênes – Quercus – ?
Certes. Peut-être aussi les hêtres – Fagus – ? ou les châtaigniers – Castanea – dans nos contrées – mais
pas vraiment évident pour la cupule ? Mais aussi Castanopsis, Lithocarpus et autres genres plus
acclimatés aux climats tropicaux ? À quoi correspondent donc les fagacées ?

Quels qu’ils soient, ces arbres aux usages multiples ont accompagné notre développement
dans l’hémisphère nord depuis l’homme de Cro-Magnon. Bois de chauffage, de construction,
d’ébénisterie, de fabrication des barriques, des bouchons, de piquets, de manches d’outil,
fournisseurs de tannins et même sources alimentaires de survie. N’a-t-on pas appelé le châtaignier
l’arbre à pain ? Les châtaignes et marrons, longtemps associés à cette idée de pauvreté et d’exode
rural, connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt comme aliment sans gluten, dans un mouvement
socio-philosophique du retour à la naturalité. Cet élan ne doit cependant pas faire oublier la
nécessité de maîtriser des techniques complexes de multiplication.

Enfin, leur valeur esthétique n’est pas négligeable. L’homme a su sélectionner des individus
remarquables par leur beauté, leurs formes, pleureurs, érigés, tourmentés, leur couleur…

Mais, restons vigilants : les voilà bien fragilisés par le changement climatique et l’apparition de
nouveaux bioagresseurs ! Veillons à ce que jamais ne « touchent à l’Empire des Morts1 » ces géants
dont « les têtes au ciel » sont « voisines ».

François Villeneuve, André Bervillé
Membres du Comité de rédaction de Jardins de France