Moustiques et bonnes pratiques : Chasse aux tigres dans le jardin
Le moustique tigre Aedes albopictus est désormais présent dans plus de 70 départements français. Après avoir fait le tour du monde à l’occasion du flux croissant de marchandises par transport international, il a été observé et identifié pour la première fois en France en 2004, à Menton (Alpes-Maritimes). Depuis, il ne cesse de coloniser le territoire. Sa capacité à s’adapter rapidement à de nouveaux environnements fait de nos villes des réservoirs pérennes pour son expansion.
Un moustique, trois maladies
Outre la nuisance occasionnée, les moustiques tigres femelles sont surtout redoutés pour être vecteurs de trois maladies tropicales : la dengue, le chikungunya et le zika. Il n’est pas rare que des personnes ramènent en métropole une de ces maladies (appelées arboviroses) de pays où elles sévissent. Quelques jours après avoir piqué, le virus se duplique dans leur organisme et peut être transmis à des personnes saines. Lorsqu’une chaîne de contamination s’installe, c’est-à-dire lorsque des cas sont décelés sur un territoire, les personnes infectées constituent des réservoirs de virus pour les femelles en quête d’un repas de sang. Comme bien souvent, du moins c’est le cas pour la dengue, des personnes peuvent être asymptomatiques, mais constituer un maillon de propagation de la maladie. L’enjeu est de taille car c’est dans le domaine privé, donc difficilement accessible, que l’espèce s’est installée. La lutte antivectorielle a pour objectif de casser cette éventuelle chaîne de transmission et d’éviter de nouveaux cas. Elle se matérialise par une variété de moyens, combinant les gestes de prévention et les traitements insecticides contre les moustiques potentiellement porteurs de la maladie. Les traitements effectués sont réalisés en dernier recours par des opérateurs agréés, après une analyse diligentée par les Agences régionales de santé.
Analyse du cycle biologique du moustique
Concernant son cycle biologique, le moustique a besoin d’eau stagnante pour que ses larves puissent se développer. Même si, une fois adulte, la femelle ne vole pas très bien et plutôt au ras du sol, elle est « bien équipée ». Tout d’abord, son arme secrète est la diapause : en période de froid ou de sécheresse, ses œufs attendent d’être immergés et une météo clémente pour éclore. Dès qu’elle s’accouple avec un mâle, elle est capable de déclencher plusieurs fécondations différées par la suite. Durant sa vie, elle peut pondre jusqu’à six fois et plusieurs centaines d’œufs à chaque reprise. Et il suffit de cinq jours en plein été pour permettre à une génération de larves d’effectuer leurs mues successives et leur nymphose avant d’émerger… Une véritable machine de guerre !
Enfin, les femelles ne pondent pas dans l’eau mais juste au-dessus de la surface, à sec. Autrement dit, les pontes s’effectuent sur les parois intérieures de n’importe quel contenant du jardin pouvant recevoir de l’eau de pluie ou d’arrosage : petits récipients (5 ml suffisent), pieds de parasol, arrosoirs, gouttières bouchées des cabanons, bâches mal pliées offrant des recoins où l’eau stagne, soucoupes remplies et surtout récupérateurs d’eau. Ces derniers doivent faire l’objet d’un aménagement minutieux afin de ne pas permettre aux éventuels œufs qui les hébergent d’éclore et aux femelles gravides de venir y pondre. Un voile de moustiquaire bien tendu est très efficace. Un autre aspect à ne pas négliger au jardin est l’entretien des abords, qui peuvent constituer leurs gîtes de repos. Après avoir fait son repas de sang, la femelle a besoin de se (re)poser dans des lieux ombragés et humides. Ainsi les planches de bois en tas ou les haies un peu trop denses sont de vrais endroits sur lesquels une veille assidue doit être déployée en rangeant, en débroussaillant et en taillant un peu. Oui, difficile compromis… Mais les tigres n’aiment pas stationner là où l’air circule… Ce sont également dans ces coins-là du jardin où il sera le plus pertinent d’installer des pièges pondoirs dits « statiques » (type « BG-GAT »). Concernant les plantes que l’on qualifie parfois de « répulsives », leur efficacité n’est pas suffisante pour faire face à la quantité de moustiques tigres qui nous exaspère.
Enfin, les femelles ne pondent pas dans l’eau mais juste au-dessus de la surface, à sec. Autrement dit, les pontes s’effectuent sur les parois intérieures de n’importe quel contenant du jardin pouvant recevoir de l’eau de pluie ou d’arrosage : petits récipients (5 ml suffisent), pieds de parasol, arrosoirs, gouttières bouchées des cabanons, bâches mal pliées offrant des recoins où l’eau stagne, soucoupes remplies et surtout récupérateurs d’eau. Ces derniers doivent faire l’objet d’un aménagement minutieux afin de ne pas permettre aux éventuels œufs qui les hébergent d’éclore et aux femelles gravides de venir y pondre. Un voile de moustiquaire bien tendu est très efficace. Un autre aspect à ne pas négliger au jardin est l’entretien des abords, qui peuvent constituer leurs gîtes de repos. Après avoir fait son repas de sang, la femelle a besoin de se (re)poser dans des lieux ombragés et humides. Ainsi les planches de bois en tas ou les haies un peu trop denses sont de vrais endroits sur lesquels une veille assidue doit être déployée en rangeant, en débroussaillant et en taillant un peu. Oui, difficile compromis… Mais les tigres n’aiment pas stationner là où l’air circule… Ce sont également dans ces coins-là du jardin où il sera le plus pertinent d’installer des pièges pondoirs dits « statiques » (type « BG-GAT »). Concernant les plantes que l’on qualifie parfois de « répulsives », leur efficacité n’est pas suffisante pour faire face à la quantité de moustiques tigres qui nous exaspère.
Même si elles incommodent et repoussent un peu Albopictus, les huiles essentielles qu’elles contiennent sont trop volatiles. Ce n’est pas assez fort, il en faudrait des champs entiers pour les éloigner. Couplés à de bons gestes préventifs, on appréciera bien entendu les géraniums rosats, la citronnelle, le basilic, la mélisse pour leurs parfums subtils… Comme les vêtements sombres les attirent, le jardinier s’habillera plutôt en vêtements amples, longs et clairs. Dans un jardin privé ou partagé, une chasse minutieuse aux gîtes larvaires est à mener régulièrement. Quelques gestes simples de prévention peuvent faire baisser considérablement la nuisance et constituer des actions efficaces de lutte antivectorielle. Son rayon de dispersion après sa naissance est d’environ 100 mètres. Ainsi si une femelle vous pique, c’est qu’elle est née chez vous ! Donc bâchez, couvrez, videz !
Sébastien Ranc
CPIE APIEU – Territoires de Montpellier
Animateur de la campagne de sensibilisation Pik’Tro (ARS, EID, Altopictus et GRAINE Occitanie)