ÉcoJardin : Un label au service de la nature en ville
L’année 2022 marque le dixième anniversaire du label ÉcoJardin. À ce jour, plus d’une centaine de structures, communes, bailleurs sociaux, entreprises, établissements d’enseignement… participent à cette démarche, qui compte plus de 700 sites labellisés sur toute la France métropolitaine.
La gestion écologique des espaces paysagers – parcs et jardins, cimetières, campus, jardins collectifs, accompagnement de bâtis ou de voies de communication, etc. – constitue l’une des réponses aux enjeux environnementaux de ces dernières décennies (perte de biodiversité, artificialisation des sols, changement climatique…). Elle se fonde sur l’écologie scientifique, avec une approche globale des milieux et la connaissance de la biodiversité, pour mettre en œuvre des techniques d’entretien favorables à la faune et à la flore ainsi qu’à leurs habitats.
La gestion écologique intègre les principes de la gestion différenciée qui adapte l’intensité des travaux selon les sites et leurs usages. Elle s’appuie également sur les démarches « zéro phyto », basées sur des solutions alternatives aux produits phytosanitaires.
Un nouveau regard sur les espaces verts
Au-delà des bénéfices pour la biodiversité et la protection des ressources naturelles, la gestion écologique répond aux enjeux de préservation de la santé et du bien-être des citoyens et à leur désir de se reconnecter à la nature. Elle contribue aussi au renforcement des capacités de résilience des villes face au changement climatique, en favorisant des espaces végétalisés diversifiés, plus à même de s’adapter à de nouvelles contraintes.
L’engagement vers une gestion écologique constitue un véritable changement de paradigme, tant pour les gestionnaires que pour les usagers de ces espaces. Elle nécessite un nouveau regard, notamment sur la flore spontanée et les insectes, mais aussi le développement de nouvelles compétences pour les jardiniers. Le label ÉcoJardin a été conçu pour accompagner les collectivités territoriales et les entreprises dans cette évolution, en apportant des outils méthodologiques pour mettre en place la gestion écologique, former les jardiniers et sensibiliser tous les acteurs aux bénéfices multiples apportés par cette démarche.
Après deux années de travaux préparatoires pour construire le référentiel et le tester, le label est entré en phase opérationnelle en 2012. La période 2014-2018 a constitué une phase de croissance avec 100 sites labellisés en 2013 et 500 en 2018, mais aussi des mises à jour du référentiel en lien avec les évolutions réglementaires et la production de ressources techniques pour accompagner les gestionnaires. L’année 2018 a marqué le temps de la reconnaissance du label ÉcoJardin dans le Plan Biodiversité du gouvernement et sa mention dans les préconisations du CESE (Conseil économique, social et environnemental) pour développer la nature en ville. Pour ses 10 ans, le label élargit son rayonnement dans les pays voisins et en outre-mer.
Un socle de critères exigeants
Depuis 2012, le label ÉcoJardin accompagne les collectivités territoriales et les gestionnaires privés dans leurs démarches de gestion écologique des espaces paysagers dont ils ont la charge. Le label est à la fois un outil de communication, d’aide à l’amélioration des pratiques et de management. Il garantit une évaluation externe objective des pratiques de gestion menées sur un site (parcs ou jardins, cimetières, espaces d’accompagnement de bâtis, alignements d’arbres, domaines historiques…) à un instant donné.
L’engagement du gestionnaire dans une démarche vertueuse pour l’ensemble de son patrimoine reste toutefois une condition complémentaire indispensable pour l’obtention du label. La procédure de labellisation se base sur le respect d’un socle d’exigences communes à tous les types de sites présentés dans le référentiel. Le label est attribué pour trois ans dans le cas d’une première candidature, puis tous les cinq ans pour les renouvellements.
Le label ÉcoJardin constitue avant tout un outil méthodologique pour développer un processus d’amélioration continue de ses pratiques. Son référentiel a été pensé comme un guide technique sur l’ensemble des domaines que recouvre la gestion écologique : planification et intégration du site, gestion des sols et de la ressource en eau, préservation de la faune et de la flore, utilisation de matériaux et engins coresponsables, formations, sensibilisation du public.
La labellisation est un atout pour sensibiliser les usagers, mais aussi pour valoriser le travail des jardiniers professionnels et l’engagement des élus ou des propriétaires. Pour les entreprises, elle est un outil de contrôle de la qualité des prestations réalisées
L’avenir du label
Cette année 2022 a marqué les 10 ans de ce label porté par Plante & Cité, le Centre technique national sur la nature en ville, et l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France. Pour ces prochaines années, le comité de labellisation a identifié plusieurs axes de travail: le maintien du haut niveau de qualité en s’appuyant sur une veille scientifique et technique permanente et approfondie, l’élargissement des actions de communication, le développement de synergies et de partenariats, le déploiement du label sur d’autres territoires. Une réflexion est aussi engagée sur la remise du label, uniquement site par site comme actuellement, ou pour la démarche globale d’une ville. Pour François Darchis, président du comité de labellisation ÉcoJardin, conseiller municipal de Versailles : « Le label constitue une véritable opportunité, une porte d’entrée pour accompagner l’ensemble des acteurs de la ville sur la transition écologique. »
Ludovic Provost
Chargé de communication Plante & Cité
www.label-ecojardin.fr