Travailler dans le domaine du vivant, un métier de passion
Mikaël Mercier, président de Val’hor et producteur pépiniériste, et les membres de l’interprofession témoignent sur les qualités et connaissances qui, selon eux, sont recherchées dans le domaine de l’horticulture et du paysage.
Pour Mikaël Mercier, président de Val’hor et producteur pépiniériste, devenir un professionnel horticole ou du paysage, « c’est travailler dans le domaine du vivant, dans un métier de passion, en perpétuelle évolution, qui va devenir de plus en plus essentiel dans nos vies. Le végétal est au cœur de nombreuses problématiques d’avenir : le réchauffement climatique, la biodiversité, le cadre de vie, le bien-être… Ce sont des métiers techniques où le savoir s’acquiert à l’école, mais aussi en observant les plantes, la nature et les pratiques de ceux qui travaillent déjà dans le domaine. Les métiers de la filière sont souvent méconnus. Beaucoup les découvrent par hasard et deviennent passionnés en pratiquant. Quand vous connaissez les plantes, elles vous le rendent au centuple. »
S’adapter à des mutations majeures
Les métiers du végétal doivent s’adapter à des mutations majeures : comment mieux produire en utilisant des méthodes nouvelles, comment favoriser la biodiversité, comment protéger les abeilles grâce aux plantes, comment le végétal peut-il s’adapter aux évolutions climatiques en cours, comment le végétal peut-il être une solution pour mieux vivre en ville ? Pour Michel Audouy, paysagiste concepteur, et enseignant à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles : « Les champs d’action des métiers de la filière professionnelle sont très larges : ils vont du jardin au territoire. Il est important de prendre conscience du rôle majeur et régulateur que jouera le monde du végétal dans les années à venir. »
Les métiers de l’horticulture et du paysage demandent des connaissances techniques mais aussi un sens aigu de l’observation et une bonne santé physique. Ce sont des métiers de précision et en perpétuelle évolution. Le savoir-faire de ces professions se transmet par des formations scolaires, mais aussi beaucoup de manière verbale et/ou pratique en observant les gestes des collègues.
L’organisation représente également une compétence personnelle à acquérir, puisque ce métier se divise à parts égales entre la technique (reconnaissance des végétaux, connaissance des maladies et parasites et des moyens de lutte, connaissance des cycles de culture et de la saisonnalité des tâches, connaissance des pratiques paysagères) et la vente, qui implique la connaissance du commerce et de la gestion.
Curiosité et excellence : deux valeurs essentielles
La curiosité est aussi une qualité personnelle essentielle à ces métiers, qui sont pour beaucoup des métiers de passion, tant par la connaissance botanique des plantes que par la diversité des techniques employées. Pour Catherine Muller, présidente de l’Unep (les entreprises du paysage) : « Les métiers du paysage font appel à de multiples compétences, dont de solides connaissances en botanique. Le marché est en pleine évolution, ce qui incite les entreprises à former, à se moderniser et à innover. » Val’hor cherche à valoriser ces métiers en mettant en valeur l’excellence des savoir-faire professionnels à travers de nombreux concours : le Concours de reconnaissance des végétaux, les Olympiades des métiers, le Carré des jardiniers, la coupe de France des fleuristes, les meilleurs apprentis de France ou les meilleurs ouvriers de France. Tous ces évènements sont des moments forts que l’interprofession Val’hor tient à promouvoir auprès des jeunes en formation ou récemment diplômés, en récompensant et en valorisant la rigueur de l’apprentissage. Pour Pascal Mutel, artisan fleuriste et président de la Chambre syndicale des fleuristes d’Ile-de-France : « L’excellence et la passion permettent à nos professions d’être visibles auprès du grand public. Force est de constater que le savoir-faire français se cultive et s’exporte. »
Travailler dans les métiers du végétal est très valorisant car nous créons de belles choses : des fleurs, des plantes, des jardins, des beaux aménagements en ville. Le grand public est sensible à la préservation de la nature, à l’amélioration du cadre de vie, aux émotions que les plantes génèrent. Parfois, sans qu’on s’en rende compte, le végétal est au cœur de nos vies, pour soi-même mais aussi dans nos vies collectives. Pour tout ce que nos métiers apportent, nous nous devons d’être exigeants en termes de pratiques professionnelles. Pour Denis Chevrollier, semencier et représentant du comité fleurs à l’Union française des semences (UFS), « il est nécessaire d’avoir l’exigence de travailler ensemble pour être plus performants, d’avoir une image active et proactive, d’être reconnus fiables et durables. Il nous faut aussi avoir une vision long terme, apporter des réponses d’amélioration variétale adaptées, être écoresponsables, et, enfin, accompagner le développement et l’usage du végétal. »
Maîtriser la proximité et le digital
Les professionnels doivent donc, quel que soit leur rôle dans l’entreprise horticole ou paysagère, être attentifs aux évolutions des modes de consommation et toujours être en capacité de s’adapter, de maîtriser et de renseigner. Catherine Jousse, directrice marketing à Truffaut et vice-présidente de Val’hor, rappelle d’ailleurs à ce sujet : « Deux axes primordiaux sont à maîtriser face à l’évolution de la société : la proximité et le digital. »
Les métiers dans le domaine de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage font donc partie de l’excellence du savoir-faire français à valoriser dans l’Hexagone et à l’étranger. Les professionnels du végétal travaillent énormément pour assurer la pérennité de leurs structures, maintenir l’innovation dans la filière et communiquer sur leur passion. La future génération devra donc continuer à valoriser ces métiers et, à son tour, à transmettre, avec beaucoup de passion.
Jean-Marc Vasse
Délégué général de Val’hor