Les collections végétales vivantes
Anne-Marie Slézec , Yvette Dattée
Une première journée de rencontres et de discussions, organisée conjointement par le conseil scientifique et les sections de la SNHF, a réuni une cinquantaine de personnes intéressées, à des titres divers, par les collections végétales vivantes…
De la théorie à la pratique, les aspects liés à la biodiversité, à la constitution de collections et à la réglementation ont été évoqués lors de cette journée, donnant à chacun l’envie d’en savoir plus.
Un bref aperçu
Le concept de biodiversité amène, comme corollaire, celui de sa protection, de sa préservation. Les trois niveaux, maintenant classiques – l’écosystème, l’espèce et le gène – sont directement concernés. Pourtant, les botanistes n’ont pas attendu la popularisation du terme « biodiversité » pour réaliser des collections végétales vivantes. On peut conserver des organismes venant d’autres régions du monde (les jardins d’acclimatation), mais on peut également collectionner les variétés d’une même espèce (plantes ornementales, potagères, fruitières…). Il faut les décrire, les identifier de façon précise. On arrive ainsi au problème de fond posé par la mise sur pied de collections. Intuitivement, les « collectionneurs » rêvent de garder les organismes identiques de génération en génération. Or, une telle démarche ne s’applique qu’à certains caractères morphologiques (structure, forme, couleur des fleurs, taille…), laissant libre le reste. On a donc une sélection sur certains caractères, une évolution possible sur d’autres. Ces phénomènes doivent être présents à l’esprit pour mener à bien la gestion des collections.
Préserver les ressources génétiques
Au delà des collections se pose la question du maintien de la biodiversité et des ressources génétiques. Cela fait l’objet d’accords internationaux et de négociations.
Afin de permettre la réduction d’une des causes de la disparition des espèces, la surexploitation pour le commerce, les États ont adopté un instrument international : la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages, menacées d’extinction (CITES ou Convention de Washington).
C’est actuellement la convention relative à la diversité biologique qui se révèle être la plus efficace. Elle repose sur l’utilisation de documents (le plus souvent des permis ou certificats) pour tout passage de frontière d’un spécimen (vivant, mort, parties et produits) d’une des espèces inscrites dans la Convention.
Les collections végétales vivantes sont concernées par ces réglementations qui s’ajoutent aux autres : phytosanitaire, traité des ressources phyto-génétiques, santé, stupéfiants et bientôt réglementation sur l’accès et le partage des avantages résultant de l’utilisation des ressources génétiques.