Edito : Le végétal à la source de l’art
Depuis toujours, des piliers en « boutons de fleurs de lotus » des temples de Karnak aux cloisons « algues » des frères Bouroulec, en passant par les architectures urbaines de Guimard, le végétal constitue la source de nombreuses représentations dans les arts, l’architecture et le design. Le végétal représente, pour les artistes, un sujet d’observation et de référence, un modèle. « Je crois que l’Art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature », affirmait Baudelaire.
L’homme a toujours attribué à la représentation du végétal une signification, en fonction de l’époque, qu’elle soit mythologique ou aujourd’hui écologique. Le végétal est vivant et il intrigue.
L’artiste, quel que soit son mode d’expression, utilise le végétal comme support dans l’art topiaire, comme matériau dans le land art, comme motif porteur de symboles religieux ou philosophiques avec les fleurs et les fruits. Le végétal a aussi été un outil de vulgarisation des connaissances scientifiques ou botaniques, comme les planches conservées dans nos bibliothèques ou les Belles plantes ! Modèles en papier mâché du Dr Auzoux. Au XXe siècle, en réaction à l’appauvrissement esthétique de l’industrialisation, l’Art nouveau entreprend d’intégrer l’art à la vie. Le végétal est une référence simple et authentique qui donne aux objets une beauté accessible à tous.
Les artistes expriment à travers ces approches diversifiées du végétal, dans tous les domaines artistiques selon les civilisations et les époques, les rapports qu’ils entretiennent avec la nature.
Ce numéro de Jardins de France vous offre quelques exemples de cette symbiose.
Françoise Roullier